Je ne comprends pas un mot d'allemand, mais à vue de nez, les aventures télévisées de Ijon Tichy: Raumpilot, tirées des récits fertiles de Stanislaw Lem, m'ont l'air follement amusantes. J'ai visionné l'épisode du Congrès de futurologie, et il y avait même le gag de Tichy gavant de pièces de monnaie et martelant à coups de poing un distributeur automatique qui s'avère être en fait l'ambassadeur d'une lointaine planète participant au congrès, fort courroucé d'un tel sans-gêne !

Je mets en lien une courte leçon de chasse au portel. Qu'est-ce qu'un portel ? Beh, vous verrez bien.

[http://www.youtube.com/watch?v=XuAR6do_Q(..)]

Je ne sais plus dans quel épisode des Voyages d'Ijon Tichy (ou était-ce de ses Mémoires), par le facétieux écrivain polonais Stanislaw Lem, le vaisseau spatial piloté par le valeureux bien que naïf astronaute du 22ème siècle part à la dérive dans l'espace intersidéral à cause d'un défaut majeur de fabrication : en effet, la compagnie qui fabrique ce vaisseau destiné en principe à un seul occupant avait en fait, pour profiter d'un marché porteur, modifié sur un coin de table un autre de ses modèles prévu pour deux occupants, en "oubliant" hélas de faire les modifications adéquates. C'est ainsi que pour revisser le gouvernail qui s'est dévissé, il faut être deux : un qui visse le gouvernail, l'autre qui tient l'écrou. Or Ijon Tichy est seul ! Et dérive donc tristement dans l'éther.

Fort heureusement, son vaisseau vient à passer par un twister temporel et voilà qu'il se met à se multiplier lui-même à l'intérieur du vaisseau : vite, c'est le moment d'aller réparer le gouvernail ! Hélas une sévère dispute éclate entre les différents Ijon Tichy qui hantent désormais coursives, salle des machines et cabine de pilotage : mais bon, ils finissent par se résoudre à un vote en bonne et due forme pour déterminer lesquels deux Ijon Tichy parmi tous les Ijon Tichy disponibles iront réparer le gouvernail, qui fort heureusement est revissé avant que le vaisseau ne sorte du twister temporel et qu'Ijon Tichy se retrouve à nouveau fin seul, comme si rien ne s'était passé. De retour à la base, il raconte son histoire mais personne ne le croit. À titre de preuve, il montre alors les bulletins de vote. "Et alors ? Tu les as photocopiés, bien sûr. Tu parles d'une preuve ! Sacré Tichy…" (soit dit en substance, pour vous donner une idée, car je n'ai pas le texte ici).

Comme j'aime bien me dilater la rate et qu'elle se dilate encore mieux en apesanteur, je vote des deux mains pour cette série télé allemande consacrée aux exploits peu communs du Candide du futur !

Un vent de folie libérateur souffle souvent sur ces récits où la fantaisie débridée est pourtant alimentée par toutes sortes de réflexions scientifiques et épistémologiques.