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Sinbad sur Arté jeudi soir !


De DelaNuit, le 18 décembre 2007 à 00:06
Note du film : 6/6

Jeudi soir sur arté à 20 h 40 (20 décembre 2007), l'excellent Sinbad le marin de Richard Wallace (RKO 1947), à (re)découvrir car sans doute le meilleur de tous les Sinbad !

Les films hollywoodiens suivants sur le sujet ont surtout été prétexte à montrer les créatures fabuleuses animées image par image par Ray Harryhausen. Or, quel que soit le charme de ces trucages, il faut bien avouer que l'intervention des dites créatures se faisait souvent au détriment du scénario et de la profondeur des personnages.

Ici, point de monstres, d'hydres, ou de dragons. Toute l'intrigue est resserrée autour des personnages et d'une belle idée romanesque : la confrontation du rêve (les récits fantastiques de Sindbad) et de la réalité (prosaïques pièces d'or) : lequel de ces trésor a finalement le plus de poids ?

La réalisation n'oublie pas pour autant la féerie orientale. En effet, refusant volontairement tout réalisme, elle nous présente des décors tout droits sortis d'un livre de contes et dont l'aspect caricatural exacerbé en technicolor ne perd jamais son homogénéité et ne nuit ni à l'intrigue ni aux acteurs.

Douglas Fairbanks Jr n'a jamais été aussi charmeur et bondissant, digne successeur de son père, qui fut le voleur de Bagdad.

Maureen O'Hara, flamboyante princesse rousse vénale (« mais inutile de disserter plus longuement sur les faiblesses des femmes… »), tour à tour perfide ou soumise… (dans la lignée du Cygne noir ou Pavillon noir) : « A côté de moi, la reine de Saba sera une pauvresse ! »

Anthony Quinn, orgueilleux émir atteint de la si courante fièvre de l'or…

Et Walter Slezak (habituel gouverneur espagnol caribéen dans Pavillon Noir ou Le pirate) en étrange asiatique ambigu et roublard « négligeant les caresses des jeunes filles » !

Voici tout ce petit monde se croisant et s'affrontant de Bassora, le port de Bagdad, aux palais de Daïboul… jusqu'à l'île mythique de Deria-Bar, où gît peut-être le trésor d'Alexandre le Grand

Je ne résiste pas au plaisir citer un exemple des dialogues : Sinbad se rend chez la princesse de Bagdad, se faisant passer pour un prince. La jolie rousse le reçoit dans son jardin, à côté du bassin où flottent des lotus… Elle est voilée, suivant la coutume, et s'incline en se présentant : « Je suis Shirine de Bagdad, la huitième fille du Sheik Ali du Kurdistan. »

Sindbad s'écrie alors : « Quoi ! Vous êtes la fille de cet horrible vieux brigand assoiffé de sang ? Il faudra vous tenir la bride serrée ! » et lui arrache son voile. Et là, stupeur, elle lui apparaît si belle (c'est Maureen O'Hara tout de même) qu'il en reste bouche bée.

La princesse alors, un sourire ironique aux lèvres, répond du tac au tac : « O prince aux manières de vil matelot… Un voile doit s'ôter plus doucement afin qu'un jeune visage rougisse ! »

Un spectacle d'aventures exotique en technicolor parmi les meilleurs de ce qu'Hollywood pouvait présenter en cette fin des années 40…


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