Voici une des plus belles surprises de ces derniers mois de cinéphile, due à Bach Films qui vient de ressortir cette oeuvre rare en DVD. Il s'agit à l'origine d'un téléfilm, sorti en France en salle, à l'instar du Duel de Steven Spielberg. Et comme ce dernier, il s'agit d'une oeuvre majeure du cinéma américain des années 70.

Inspiré de Truman Capote, le film impressionne par sa justesse de ton. Au travers de l'arrivée dans un pénitencier d'un professeur incarcéré (l'excellent Alan Alda) suite à un homicide involontaire, le film propose un regard sans concession sur l'univers carcéral. Cependant, comme le fait remarquer François Guérif dans le bonu du dvd, le cinéaste évite tous les pièges à commencer par le voyeurisme excessif mis en avant dans d'innombrables séries Z carcérales qui fleuriront par la suite.

On est pris par un récit implacable, par une distribution remarquable. Celui qui se taille la part du lion étant Vic Morrow dans le rôle du caïd qui régente secrètement la vie de la prison. Rarement j'ai autant voulu en regardant une oeuvre de fiction que le personnage soit mis hors d'état de nuire, tout en me disant qu'un tel personnage , aussi odieux soit-il, existe bel et bien dans la vie réelle.

La mise en scène sèche et sobre de Tom Gries est parfaite; l'esthétique seventies ne nuit en rien au visionnage de cette oeuvre réaliste tournée dans une authentique prison et avec le concours d'authentiques prisonniers.

La fin est très juste aussi, vue à travers les yeux d'un jeune surveillant interprété par Clu Gulager.

Une découverte majeure, qui incite à redécouvrir l'étonnant parcours de Tom Gries qui, au milieu des années 70, alternait véhicules pour Charles Bronson tels Le solitaire de Fort Humboldt et films personnels pour la TV tels Helter Skelter ou cette Glass House.