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De Florian, le 4 octobre 2011 à 21:44

Ce film aux copies fort rares n'a été projeté que 3 ou 4 fois depuis la fin de son exploitation commerciale. Et encore, ces démonstrations ont souvent été repoussées par les conflits entre ayants-droits.

Paul Barlatier, bien oublié, se rend maître dans la technique de filmer le muet, une manière un peu archaïque, mais préfigurant déjà celle des génies qui, à la fin des années 1920, porteront l'art du muet à son apogée. Son œuvre bénéficie d'une caméra assez mouvante, de décors pour la plupart naturels et d'une fine interprétation. La fiche artistique est dominée par l'imposant (au sens propre comme au figuré) Mario Guaita, dit Ausonia – qui est aussi le nom de son personnage- cet hercule de foire fit une courte carrière au cinéma muet avant de devenir directeur d'une chaîne de salles. Né dans les années 1880, il est mort en 1957. Edouard Mathé est aussi présent, grande figure des drames muets, sa veulerie atteint ici son paroxysme. La copie que j'ai pu visionner, en défaut des canons de l'époque, est entièrement teintée en jaune, ce qui fausse un peu les repères temporels.

Il s'agit d'un athlète de cirque, doux comme un agneau malgré sa force, qui élève seul ses 2 enfants après que sa compagne soit décédée lors d'un numéro ayant mal tourné. Le bon directeur (joué par Noël Sanègre) mourant subitement, Ausonia et sa progéniture sont jeté sur les routes. Le travail manque, une affaire de meurtre et une autre d'amour couronnent le tout, Edouard Mathé incarne le rival d'Ausonia qui fini par triompher aux yeux de la belle écuyère. Après moult péripéties, tout se termine bien, il est innocenté du meurtre…et repart sur les routes, plein d'espoir après avoir retrouvé ses enfants qu'il avait égaré. Mais malheureusement, que tout cela est long, plus de 2h30, ce qui engendre des longueurs, notamment lors de la recherche d'un emploi.

Cependant, si le thème est commun, les péripéties sont originales, dans la façon d'être contées et filmées, ici, pas d'inserts ni même de gros plans mais surtout des plans d'ensemble qui laissent « respirer » l'espace de l'écran. Le divertissement est bon mais lorsque vous voyez une telle chose, ce que l'on garde en tête, c'est surtout que la bobine qui nous est projetée est une pièce quasi-unique.


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