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De Crego, le 20 février 2003 à 13:35

Tout le début du film est excellent. En fait, jusqu'à l'arrivée des fourmis. Après, impossible de garder son sérieux. Mais la première demi-heure est angoissante, bien montée, la progression est maîtrisée à 100%. On devine que le réalisateur de "Tremors" a beaucoup aimé "Them". A noter qu'on voit dans un petit rôle Fess Parker ("Davy Crockett" à la TV), qui avait été rebaptisé Fier Parker dans les publicités françaises, pour des raisons évidentes.


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Critique


De dumbledore, le 20 février 2003 à 00:00

Them, ou bien Des monstres attaquent la ville est le modèle même des films de terreur des années 50. Il représente d'une manière très pure tous les films qui ont tourné autour de ces mêmes thèmes effrayants qui ont hanté les années de la guerre froide: les répercussions des essais nucléaires et le danger "Rouge".

Ces deux terreurs se sont très vite liées dans le cinéma américain, rendant finalement la peur du nucléaire paradoxalement bien plus intéressante qu'au Japon. Au Japon, les représentations monstrueuses (Godzilla notamment) renvoient à la monstruosité des conséquences de la Bombe sur le pays. Elles stigmatisent plus une tentative de "lier" (pour prendre un terme psy) un traumatisme. Dans les films US, la peur du nucléaire ayant un vécu moins fort, peut se permettre de dépasser le stade de la référence pour devenir un symbole… celui du communisme. Ces films sont toujours passionnants parce qu'ils offrent une compréhension finalement de quelle pouvait être la peur paranoïaque des USA envers l'URSS.

Ici, les essais nucléaires ont créé une race de fourmis mutantes. Des Godzilla en somme. Seulement, on s'arrête longuement sur leur organisation, sur leurs particularités et là, on a droit à un descriptif du monde soviétique vu par les USA : des ouvriers, des combattants sans âme mais dotés d'une férocité d'autant plus grande, etc… Face auxquels (et là on est à une heure de film), le pays entier doit s'organiser dans un effort de guerre pour juguler la progression des nids infectieux. Ce qui est intéressant, c'est que finalement au bout d'une heure, on quitte le film purement "Godzilla" pourrait-on dire, pour glisser vers le film symbolique, anti-communiste avec la menace qui pèse sur la ville et la réaction de celle-ci…

Le reste est un régal à ce niveau là, et prouve décidemment que la science-fiction et le fantastique constituent finalement les genres de films les plus évocateurs des terreurs et craintes des gens et des sociétés. Dis-moi de qui tu as peur, et je te dirais qui tu es…

D'un point de vue purement technique et "premier degré", le film a bien évidemment vieilli avec des effets spéciaux très carton. Mais il faut reconnaître toutefois une mise en scène intelligente (dans la manière d'organiser la peur, de "cacher" les monstres et de mettre en avant le spectateur sur les personnages pendant tout le début du film (la première moitié) avant de les mettre ensuite à niveau et de partager leur peur). Mais la mise en scène est tout aussi efficace dans les axes de prises de vue et le montage particulièrement alerte;

Le tout n'est pas un grand film donc, c'est même un film de série B. Il est toutefois un des premiers du genre et il faut également lui accorder le fait qu'avec le recul des ans et la distance qu'on a maintenant, il est devenu un des films clés pour non pas comprendre le cinéma, mais comprendre la société américaine de l'époque…


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