Le peu qu'il y avait dans Mon petit doigt m'a dit de primesautier, de léger, de pétillant – le début du film, les chamailleries affectueuses du couple, la visite à l'hospice des vieillardes – n'existe plus du tout dans Le crime est notre affaire où le spectateur est presque immédiatement plongé dans une histoire noirâtre et compliquée d'assassinat doublée de l'exploration d'une famille assez glauque. Ni l'une, ni l'autre orientation ne sont de nature à me déplaire, bien au contraire, mais c'est si mal fichu, si dépourvu d'épaisseur qu'on ballotte sans cesse entre le burlesque et l'horrifique, sans jamais qu'un parti pris soit justifié ou, plutôt, soit compréhensible et cohérent.
Choisir un décor oppressant, morbide, propice aux pires crimes, avoir les moyens techniques de le filmer et l'opportunité d'y situer une intrigue bien crapoteuse, c'est très bien, mais là, c'est un soufflé qui s'effondre dès qu'on le frôle, c'est tout de même bien idiot. Employer des acteurs de qualité (Frot et Dussolier, déjà cités, mais aussi Claude Rich) ou quelques fils de… qui ne sont pas désagréables (Chiara Mastroianni, Christian Vadim) ou des has been qu'on revoit sans déplaisir (Hippolyte Girardot, Melvil Poupaud), c'est sympathique, mais ça n'a pas d'importance…Qu'est-ce qui reste, alors ? Pour ainsi dire, pas grand chose et même rien du tout. Peut-être l'extrême égoïsme du couple Beresford qui n'a jamais aucune envie de revoir fille, gendre et petits-enfants ? C'est tout de même bien court…
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