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Piccolissima serenata


De vincentp, le 2 février 2020 à 22:07
Note du film : 5/6


5,4/6. C'est un film destiné à l'origine à plaire à un public populaire, avec un scénario bâti pour cela. Les séquences sont bien construites et s’enchaînent parfaitement. Belles mais pauvres (1957) est en apparence superficiel, mais en apparence seulement, car il aborde sans en avoir l'air des sujets sociaux et humains, très sérieux, avec de très bons dialogues, et une circulation réussie des personnages au sein de milieux représentatifs de l'Italie de la fin des années 1950. Les personnages secondaires sont savoureux et apportent un éclairage amusant à une intrigue centrale banale mais bien développée. La photographie de Tonino Delli Colli (Accatone, Mamma Roma, L'évangile selon saint-Matthieu, …) est de très belle qualité, et les images de Rome de toute beauté. Les scènes de groupe sont particulièrement bien filmées. En blu-ray, Belles mais pauvres a tout pour séduire les amateurs du cinéma italien, intéressés par la période située en amont de la période faste. Quant à Dino Risi, cette simple trilogie dite "optimiste" dont est issu Belles mais pauvres suffit à l'inscrire comme un "prince de la comédie", bien au-delà de son époque de réalisation.


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De Impétueux, le 30 janvier 2019 à 19:41
Note du film : 3/6

Il paraît que le premier tome de cette trilogie de Dino Risi (qui compte donc en conclusion Pauvres millionnaires), que ce premier tome, donc, Pauvres, mais beaux, avait remporté un tel succès en Italie qu'il n'a pas été question de rester sur ce triomphe. Les avides et bien inspirés producteurs ont souhaité que le réalisateur tournât la suite des aventures banales et charmantes des deux séducteurs romains, Salvatore (Renato Salvatori) et Romolo (Maurizio Arena), fiancés, de façon croisée aux deux charmantes Anna-Maria (Alessandra Panaro) et Marisa (Lorella De Luca), la première sœur de Romolo, la seconde de Salvatore.

Cela étant, ce n'est pas parce qu'ils paraissent avoir trouvé leur bonheur et la femme de leur vie avec ces toutes jeunes filles que les deux compères ne lorgnent pas avec un œil qui frise vers des femelles plus consistantes et notamment pour l'infernale Giovanna (Marisa Allasio) qui continue à faire palpiter le cœur et les sens de tout le petit monde qui gravite autour de la place Navona. Giovanna, c'est tout de même un personnage absolument extraordinaire, non seulement dans le cinéma de l'époque, mais comme personnage très atypique : charmante, charmeuse, souriante, sans une once de perversité, mais totalement amorale, tout à fait éloignée de nos critères et nos habitudes. On ne sait pas trop ce qu'elle est, ce qu'elle veut, ce qu'elle cherche mais elle est disponible à l'aventure, toujours avec le sourire, la gaieté, l'indifférence au qu'en dira-t-on.

Malheureusement le film halète un peu : on reprend les personnages du premier segment, on les replace dans le même bain et dans la même atmosphère et on les regarde comme on regarderait les minuscules poissons d'un aquarium. C'est amusant, distrayant, les dialogues spirituels du premier film sont toujours là, mais enfin, on aimerait bien qu'il se passe quelque chose d'un peu significatif. On a bien compris que Risi et ses scénaristes, Pasquale Festa Campanile et Massimo Franciosa ont du plaisir à se moquer de l'invraisemblable machisme (à nos yeux d'aujourd'hui) des deux sacripants qui ne se privent pas de lorgner la moindre courbe et la moindre ondulation des jolies passantes et qui ont tout à fait envie de faire voir la feuille à l'envers à leurs jeunes fiancées mais ne supportent pas une seconde que la pudeur et la vertu de leur sœur soit inquiétée. Le procédé, si classique qu'il est, fonctionne toujours assez bien ; le malheur est qu'il est si souvent répété qu'on s'en lasse.

Belles, mais pauvres est donc une suite de sketches dans une trame assez décousue. Certains fonctionnent à merveille, d'autres sont moins réussis, mais tous n'accrochent pas et beaucoup tirent à la ligne. On a compris d'emblée que les garçons sont incorrigibles et que les filles seront vertueuses. Reste le personnage de Giovanna, très atypique et souvent très amusant. Je me répète mais c’est surprenant : amoralisme, indifférence à toute règle, joyeux mépris des convenances, goût du plaisir érigé en système, tout cela n'est pas très fréquent dans le cinéma des années 50. Et puis l'étoile filante Marisa Allasio est si délicieuse à regarder…

Il m'a toujours semblé que pour réussir la suite d'un film, il faut apporter au récit initial de nouveaux éléments qui le fassent progresser de façon significative et ne pas se contenter de revenir jusqu'à plus soif sur ce que l'on a exposé. Sans être désagréable, le deuxième segment de la trilogie optimiste de Dino Risi est plutôt décevant. Qu'est ce qui va arriver avec le troisième, Pauvres millionnaires ? Je n'en sais encore rien !

La suite au prochain numéro.


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