Les mains d'Orlac version 1935 est un authentique classique du cinéma fantastique !

Cette version s'écarte du roman – trop peu lu aujourd'hui- de Maurice Renard. Ici l'intrigue n'est pas centrée sur la personne de Stephen Orlac, ce brillant pianiste ayant perdu l'usage de ses mains après un grave accident, mais sur celle du chirugien qui lui a greffé de nouvelles paluches, le docteur Gogol. Or ce chirurgien est un taré, fou amoureux de l'épouse d'Orlac -d'où le titre anglais Mad Love. Gogol n'hésite pas à manipuler le pauvre pianiste et l'ensemble de son entourage.

C'est un rôle à la (dé-)mesure d'un Peter Lorre, absolument prodigieux dans son premier film américain. Grâce à son talent et à la folie qu'il parvient à exprimer progressivement, le film bascule dans la dimension des oeuvres inoubliables du cinéma d'épouvante.

Les scénariste ont donc eu parfaitement raison de s'écarter du texte original pour donner un film baroque et plein de souffle, plutôt que d'opter pour une fidélité débouchant sur la platitude, comme ce sera le cas avec la version 1960 de Gréville.

Par ailleurs, le scénario bien charpenté fait preuve de concision et respecte l'esprit du récit de Maurice Renard, consistant à flirter avec le fantastique sans y entrer réellement…

Certaines trouvailles marquent durablement l'esprit: le crane rasé de Peter Lorre, l'utilisation du spectacle de grand-guignol, etc…

La mise en scène de Karl Freund, chef-opérateur prestigieux et déjà réalisateur d'un classique du genre, La momie ainsi que la superbe photo en noir et blanc sont en adéquation parfaite avec cette histoire cauchemardesque.

Programmé plusieurs fois dans le Le cinéma de minuit de Patrick Brion, Les mains d'Orlac est un film aussi important que les classiques biens connus produits par la Universal à la même époque.

Alors pourquoi ne le trouve t-on pas en dvd zone 2 ?