Aux quatre coins d' la banlieue de Paris
L' dimanche, on entend d' la musique
C'est à celui qui fera le plus d' bruit
Phono ou piano mécanique
On danse et on boit
On n'a que ce jour-là
Et quand on s'amuse, une journée
C'est si vite passé !
Aux quatre coins d' la banlieue de Paris
L' dimanche, on oublie ses ennuis
Est-ce qu'on est si loin, en 1929, des beaux dimanches contés par Guy de Maupassant ? Pas vraiment : des barques, des canots, des yoles qui sillonnent la rivière ; des bastringues où l'on danse et où cherche l'aventure. Polka et valse naguère, valse toujours et java désormais et l'œil des filles et des garçons qui s'allume dès qu'il s'agit d'aller un peu sous les ombrages voir la feuille à l'envers.
Et puis de tout : on se baigne, en sages maillots, dans de vastes espaces aménagés, on plonge et on s'ébroue, on fait la belle et le coquet avant d'aller manger une matelote ou un lapin chasseur, avant d'aller piquer siestes et roupillons à l'abri des grands ombrages. À moins qu'on ne veuille taquiner le goujon, l'ablette ou la tanche auprès d'un de ces caboulots chantés par Jean Tranchant Ici l'on pêche (et vous pêcherez aussi). Il y a un peu partout des accordéonistes, des chanteurs de rue qui proposent au chaland, pour un sou, une partition qui lui permettra de reprendre la rengaine au refrain. Il y a des toboggans, des balançoires, des machines où l'on peut exhiber sa force…Et c'est la fin d'un beau dimanche et il faut revenir à Paris. Quinze minutes qui filment un dimanche de rêve.. Il y a dans ce premier essai de Marcel Carné, une sensibilité, une intelligence, un charme, une capacité à saisir l'instant. On voit déjà que la suite sera belle.
Nogent et les bords de Marne, c'était un peu le symbole du bonheur de l'entre deux guerres…Peut-être un petit clin d'œil au "diable au corps" (1920) de Radiguet , qui voyait dans la Marne "l'héroïsme de tout un peuple" en raison des batailles de la Marne…Après la seconde guerre mondiale , à la libération , la chanson "ah le petit vin blanc…du côté de Nogent", c'était un peu le bonheur retrouvé…Un bonheur certes, mais les cicatrices de la seconde guerre mondiale ne se refermeront sans doute jamais pour beaucoup…
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