Clint Kloman se voit confier le commandement d'une périlleuse mission : mettre la main sur un gisement de diamants situé dans la jungle de Bornéo. Il est accompagné par un géologue et sa séduisante fille ainsi que par plusieurs mercenaires.

Parmi tous les films visionnés par mes soins durant cette année 2021, qui n'est d'ailleurs pas encore achevée, ce Samoa reine de la jungle est sans doute le nadir.

Il s'agit d'un film de jungle italien sorti en 1969. L'action est censée se passer à Bornéo. Sauf que les images du Sud-est asiatique sont, dans leur intégralité, issues d'un documentaire tourné 15 ans auparavant, Continent perdu… Le reste du film a sans doute été tourné dans la banlieue de Rome. La présence de stock-shots dans les films à petit budget n'a généralement rien de honteux mais au cas particulier leur surabondance confine au foutage de gueule.

Le scénario est prévisible et bourré de clichés. Les personnages sont stéréotypés. L'interprétation est nulle et ce ne sont pas les apparitions des charmantes Edwige Fenech et Femi Benussi qui viennent relever le niveau. Tout est d'un kitsch prononcé, à commencer par le générique psychédélique. Samoa reine de la jungle pourrait être un nanar sympathique mais le racisme dont font preuve les auteurs à l'égard des Indigènes, zigouillés par dizaines dans les ultimes séquences, n'incite pas à l'indulgence.

En somme, Samoa est un film si mauvais qu'il ferait passer La montagne du dieu cannibale pour une œuvre majeure. Il est toutefois instructif de voir ce machin car d'une part cela permet de constater que la série B italienne n'a pas engendré que des merveilles. D'autre part, on se rend ainsi compte que les années 50-60-70 ont été des années merveilleuses pour le cinéma, mais qu'elles ont aussi vu fleurir, dans les salles de quartier, des séries z d'une rare pauvreté que l'on n'oserait pas montrer aujourd'hui, époque des blockbusters formatés et de l'Internet tout-puissant.

On ne peut pas être nostalgique de tout et c'est très bien ainsi.