Accueil
Voici les derniers messages de ce forum :

Mes recherches ne donnent pas grand-chose...


De Arca1943, le 10 octobre 2011 à 22:56
Note du film : 4/6

Je viens de le revoir, dans de meilleures conditions (écran géant et super-son machin) et j'ai trouvé ça encore meilleur que la première fois. Certes, ça n'efface pas le problème de la chanson eighties et de l'ours en toc (sans lesquels je lui mettrais sûrement 5), mais ça reste un Hideo Gosha inspiré, une reconstitution d'époque à l'imagerie magnifique et au sujet fort. Cette histoire (documentée) de colonie pénitentiaire dans les solitudes venteuses et enneigées de l'île d'Hokkaido est vraiment singulière, tout comme son personnage central. Tatsuya Nakadai réussit le tour de force d'être à la fois flamboyant et pitoyable dans le rôle de cet étrange garde-chiourme "clown qui se prend pour le roi d'Hokkaido" (dixit le personnage de Tetsuro Tanba) et la grande Shima Iwashita illumine littéralement l'écran de sa grâce­.

Avec Les Loups, ce film manque de toute évidence à la série des Gosha édités sur DVD en France… quelqu'un devrait y remédier…


Répondre

De Arca1943, le 1er juillet 2009 à 03:42
Note du film : 4/6

Ce téléfilm Tange Sazen, version 1981 est une production sûrement plus humble, mais qui attise ma curiosité. Peut-être que l'éditer à l'unité serait un peu pousser, mais en coffret, hein, en coffret ? Car c'est vraiment, vraiment trop bête : il manque un coffret Hideo Gosha. Le dernier. Parmi ces films qui manquent toujours en France, je n'ai pas encore mis la main sur le mystérieux Kita no hotaru, mais pour ce qui est des Loups, que j'ai vu puis revu, c'est un grand film, magnifique et envoûtant. Et encore un autre intitulé 226 ou Four Days of Snow and Blood, centré sur une tentative de coup d'État militaire en 1936. Bref, il reste de quoi composer l'ultime coffret Hideo Gosha. D'autant plus que vu la star des trois premiers films – et special guest star dans le quatrième – il s'agit tout autant d'un coffret Nakadai… Je le veux, je l'attends, je n'y renoncerai pas !


Répondre
Passionnant mais imparfait


De Arca1943, le 8 novembre 2009 à 01:13
Note du film : 4/6

Ces fameuses Lucioles du nord sont un film à la fois passionnant et imparfait.

Imparfait, parce que par exemple, on ne sait pas trop comment conclure, d'où cette étrange fin poétique dansée – fort bien, d'ailleurs – par les deux stars du film. De même, il y a au moins deux downers passagers : la chanson typique des eighties qui éclate au milieu d'un film situé au XIXème siècle, brisant la magie de la bande sonore jusque-là sublime de Masaru Sato ; et puis la scène de l'attaque de l'ours, qui offre une parenté hélas assez visible avec le kaiju eiga (ou film de monstres).

Ce sont là des scories. Toutefois Kita no hotaru reste un film passionnant, entre autres par son sujet. Nous sommes en 1880, comme nous le raconte de sa belle voix Masako Natsume : les samouraïs sont désormais des ci-devant. Le nouveau gouvernement a décidé qu'il fallait développer l'île d'Hokkaido, à l'extrême-nord du Japon, et pour ce faire, y expédier des condamnés de tout le pays pour qu'ils construisent les routes nécessaires au peuplement. C'est un bagne où l'on vit dans des conditions épouvantables (en sandales dans la neige !) et un haut taux de mortalité. Il est question dans le dialogue de 400 prisonniers morts en deux ans. (Et en passant, le coup des combinaisons oranges pour les prisonniers n'est pas une invention américaine). Certaines épouses de prisonniers – parfois prisonniers politiques – restent sur place, elles aussi dans des conditions de misère, dans l'espoir qu'on les laisse voir, ou même seulement entr'apercevoir leur époux.

L'officier en charge de ce bagne est un étrange personnage aux méthodes brutales, issu d'une famille de samouraïs de très basse extraction, avec aussi une composante grotesque, soulignée en aparté par certains personnages secondaires qui le traitent de clown. Ce garde-chiourme en chef, qui se ballade partout avec une grande écharpe rouge, tire également profit du bordel local et de divers trafics avec le sud ; mais il reste pourtant, à la fois, littéralement possédé par sa tâche de développeur d'Hokkaido. Ça lui travaille le cigare. C'est sa mission et rien ne l'arrêtera.

Mais les épouses de prisonnier ont accès aux lieux et c'est ainsi que l'ardente Shima Iwashita croisera la route du garde-chiourme et changera sa vie : car au moment où elle pourrait et devrait le tuer, elle en sera incapable, comme s'il l'avait subjuguée. Ainsi ce personnage terrible, à la limite inhumain, va connaître successivement la disgrâce, la vulnérabilité (un attentat le laisse presque aveugle), et une forme partielle de rédemption morale. Alors, comme je le disais, à la toute fin ils ne savent plus comment conclure, mais c'est aussi parce que le récit nous a entraîné dans une direction imprévue, un parcours inhabituel. Moi je croyais qu'on allait nous raconter comment quelqu'un d'héroïque allait réussir à étrangler ou sabrer ou noyer ce satané chef des garde-chiourme, et que la dernière image du film serait pour son cadavre, mais en fin de compte ce n'est pas ça du tout.

Visuellement, c'est aussi un des plus beaux films de Hideo Gosha. Encore plus au nord et plus enneigé que Goyokin, et qui privilégie ces heures de l'aube et du crépuscule où la neige est bleutée. La photo de Fujio Morita est à couper le souffle. Malgré quelques scènes de sabre ici et là, une petite décapitation en passant, et l'enchaînement d'événements qui se précipitent après un lent départ assez statique, ce n'est pas vraiment un film d'action, car il semble surtout s'attacher à ce personnage d'officier possiblement fou, en même temps sinistre et ingénu, qui a fait mourir des centaines de malheureux – gibiers de potence d'accord, mais tout de même – et finira cependant, dans une scène inoubliable, par jeter aux prisonniers les clés de leurs geôles, trousseau par trousseau…

Évidemment, pour faire tenir ensemble les caractéristiques contradictoires de cet énergumène, il faut tout un acteur, capable de conférer substance et vie à ce personnage de brute avec un fond complexe. Il chante, il danse, il décapite, il est profondément détestable, il éveille notre compassion, il est flamboyant et grotesque, il a de l'ascendant sur les femmes. Pas évident, hein ? Voilà donc une mission pour l'incomparable Tatsuya Nakadai ! Et ce spectacle vaut bien la peine d'endurer quelques petits défauts du film (la chanson, ouille, ouille, ouille ! / l'ours ! aïe, aïe, aïe !) .


Répondre

Installez Firefox
Accueil - Version bas débit

Page générée en 0.0026 s. - 6 requêtes effectuées

Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter