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Avortée ..


De Tamatoa, le 26 février 2014 à 01:59
Note du film : 3/6

Pour ce deuxième opus de Ong Bak 2, qui n'a d'ailleurs aucun lien avec le premier, Panom Yeerum décide de passer à la réalisation. Prachya Pinkaew, réalisateur du Ong Bak qui fit grimper Tony Jaa, pseudonyme de Panom Yeerum au box-office dans le monde entier, apprit beaucoup sur le maniement d'une caméra à cet acteur fort doué. Depuis des lustres professeur de Muai Thaï, la boxe thaïlandaise traditionnelle, ce Khmer Surin attendait l'opportunité de savoir mettre en images ce dont il était capable. A tel point que pour ce retour devant les caméras, l'agilité de notre héros était censée ravir le cœur de tous les aficionados d'arts martiaux, à condition que la mise en scène suive. Or, dans un premier temps, disons la première demi-heure du film, je peux affirmer qu'elle est sans faille. Je ne sais pas quel chef opérateur a manié la photo avec un pareil talent mais c'est énorme ! Magnifique ! Des plans splendides dans une Thaïlande pendant la saison de mousson, sous une pluie diluvienne. Des couleurs en dégradé de marron comme la boue dans laquelle des combats d'une dextérité exceptionnelle se déroulent. A propos de combats, je suis un peu agacé d'entendre des soi-disant connaisseurs, comparer Panom Yeerum à Bruce Lee. Sans être pour autant antithétique, le style de combat des deux hommes n'est pas à ranger sur la même étagère. Le Jeet Kune Do de Bruce Lee, strict, technique reposant sur le KO le plus rapide ne peut se comparer à la philosophie du Muai Thaï, tablant elle, sur la réflexion de plusieurs disciplines. Mais laissons cela.

Pour revenir à ce que nous n'attendons pas, vu l'excellence de la première partie du film. Dans le Ong Bak premier, Prachya Pinkaew menait l'action crescendo en la faisant se muer géographiquement. Hélas, ici, malgré je le redis une mise en scène et une photo magnifique, Panom Yeerum n'a de cesse que d'enfiler les scènes d'action de façon lassante. Et que c'est dommage. Bien sûr, peu de gens veulent voir autre chose que la maitrise des combats de Panom Yeerum. On ne vient pas voir ce genre d’œuvre pour écouter débattre de la politique thaïlandaise. Mais quand même, les bonnes dispositions prises en amont du film pour en faire un grand film, justement, sont vite délaissées au profit de la castagne répétitive. Et la photo devient décor banal, l'histoire devient risible. Les cultures et croyances très bien développées au début disparaissent comme par enchantement. La belle envolée, le souffle épique du début (Ah ! La scène avec les éléphants ! ) fait place à du saignant en règle. Panom Yeerum reste magnifique dans ses combats, agile comme un singe ne le serait pas et rapide comme l'éclair, mais se perd dans la façon de filmer le tout. Je pense qu'il aurait peut-être du demander conseil car les deux casquettes d'acteur cascadeur et de metteur en scène peuvent abrutir le débutant le plus appliqué. De plus, l'absence quasi-totale de dialogues joue en la défaveur de ce film si prometteur. Et les les flashbacks à répétition nous perdent un peu pendant que les tronches patibulaires se succèdent juste grimaçantes et sans la moindre onomatopée. La magie première a décidément foutu le camp. Désormais, nous subissons le film.

Ong Bak 2, après une promesse de merveille s'avère finalement décevant. On ne peut pas parler d'échec réel. Mais le protégé de Luc Besson, qui le découvrit dans des circonstances inouïes et le fit connaitre à travers le monde, a peut-être pris un tour de tête de trop… A force de jouer avec les éléphants …


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