Quelque part entre Sunshine Boys et Blues Brothers, voici un tandem de back vocalists soul vieillissants qui doivent après trente ans refaire leur numéro l'espace d'un soir. C'est que l'ex-leader de leur groupe, qui a connu la gloire en solo après s'être séparé d'eux, vient de casser sa pipe. D'où grand spectacle à Memphis en mémoire du disparu. Bien entendu, les deux musiciens survivants – l'un a fait fortune dans les lave-auto, l'autre s'est retrouvé en prison après avoir mal tourné – se détestent cordialement. Et leur équipée en bagnole vers Memphis va se compliquer de sérieuses embrouilles. Ils seront même mis à l'ombre par les forces de l'ordre avant de s'évader "héroïquement" à quelques heures du concert.
Ça n'est pas très nouveau comme histoire, mais j'avais besoin d'un petit remontant vu l'énervante petite pluie glacée qui achève laborieusement de faire fondre la neige grise de Montréal en ce mois des rapports d'impôt (le Canada étant une fédération, nous citoyens devons faire deux rapports d'impôt, l'un fédéral et l'autre provincial : vous voyez bien que j'avais besoin d'un remontant). Dans le genre divertissement léger mais sincère, ce Soul Men a très bien fait l'affaire. Bernie Mac et Samuel L. Jackson ont un jeu complémentaire réjouissant, et s'ils en mettent un peu plus que le client n'en demande dans certaines scènes, ça fait partie du style d'ensemble.
Ils sont aussi de bons performers sur scène, accompagnés de bons musiciens. La partition musicale est du grand Stanley Clarke, que je me rappelle avoir vu en spectacle au Soleil levant, une boîte de jazz de Montréal disparue voilà bien des années. Les chansons sont d'excellents pastiches du style soul des 60s-70s. On a eu la bonne idée de ne pas abuser des bonnes choses, ce qui donne trois chansons en scène dans tout le film, plus une quatrième improvisée sur le bord de la route après une crevaison.
Rien pour passer à l'histoire mais il se dégage de ce film une bonne humeur communicative. On a bien soigné les archives, c'est-à-dire les différentes photos, pochettes de disques ou extraits vidéo des années 60-70 où l'on voit Sam et Bernie là discutant avec Elvis, ici se déhanchant en costume bleu poudre coiffés d'énormes afros…
C'est aussi la dernière apparition au cinéma du regretté Isaac Hayes, qui joue son propre rôle avec bonhomie.
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