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Nettement sous la ligne de flottaison....


De Gilou40, le 16 novembre 2010 à 18:18
Note du film : 2/6

Un article paru dans Le canard enchainé en date du 10 Février 1937 nous dit : "- Le chemin de Rio , même pavé de bonnes intentions , ne nous mène nulle part !-". Je suis obligée de citer l'article parce que, d'une part je pense exactement la même chose, et d'autre part le ramoné du bulbe de service ne manquerait pas de dire que elle a copié, M'sieur !.

Alors j'entends bien que Robert Siodmak n'est pas le premier venu dans le monde du septième art. L'auteur de Mollenard et de Mister Flow n'a de leçons à recevoir de personne. Sauf peut-être, en ces temps reculés et quelque peu troublés, de l'Ambassade du Brésil qui exige au dernier moment que le film ne s'appelle pas Le chemin de Rio. Sous prétexte "qu'il n'y a pas de femmes façiles au Brésil"…Ca ne s'invente pas. Le producteur Henri Baum demandera donc au scénariste Jean Masson d'écrire dans le journal Voilà une série d'articles trés romancés, tiré du scénario initial et intitulés Le chemin de Rio. Ainsi fut fait et le film s'appellera désormais Cargaison blanche, tiré du reportage de Jean Mason : Le chemin de Rio''.

Mais modestement, même si le sujet évoqué est très interlope, je pense que l'Ambassade du Brésil s'est ému pour pas grand chose. Parce que le titre d'un film est une chose, le contenu en est une autre. Cargaison blanche, ce n'est pas La traite des blanches de Luigi Comencini tout de même ! (autre film Italien qui m'avait laissé de marbre). L'oeuvre aurait pu s'appeller Le chemin des écoliers ou Le Congrès des belles-mères. Car moi, Gilou40, contributrice Dvdtoiliènne dont la spécialité est de poser des questions qui restent sans réponse ( vous allez voir que je vais encore rester en plan avec mon bandeau de Cinq colonnes à la une ), je prétends que ce film est d'une telle niaiserie que tous les trafiquants en tous genres ont du se fendre la pêche en allant au cinéma. Ils ont du, pour beaucoup d'entres eux, se sentir tranquilles pour des lustres…
Une telle distribution, pas moins de quatre scénaristes, un tel dialoguiste, pour en tirer un film aussi laborieux, aussi niais, ça relève de quoi ? Seule l'apparition de l'épatante chanteuse Colette Mars nous décroche un sourire de bien-être. Hélas, si vite venue, aussi vite repartie, ritournelle envoyée. Dommage pour cette grande dame de la chanson. Du début à la fin c'est d'une lourdeur, d'une bêtise sans nom. Et je me demande encore pourquoi ce film que l'on dit Rare et Noir a les honneurs du Cinéma de minuit de Patrick Brion, pourtant grand connaisseur devant l'éternel.. Parce que j'ai eu beau être attentive, rien, mais alors rien ne m'a accroché. D'abord, les décors sentent un peu trop…les décors. Je me rappelle que dans La fin du jour, un viel acteur dit : "- Les arbres et les fleurs, nous les aimons. A condition qu'ils soient peint sur une toile de fond.-". Mais ce qui est une raison d'être pour un vieux théâtreux, devient vite ridicule quand le cinéma s'en empare de trop près. Içi, on devine un technicien derrière chaque palmier, secouant la bête à chaque coup de vent. Et le film semble tourné dans un espace qui ressemble à mon appartement.

Jean-Pierre Aumont, cet acteur qui nous empêche de parler de chef-d'oeuvre (mais on passe outre) quand nous pensons à Hôtel du nord se fait la main. Mais qu'il est donc mauvais ce cochon là ! Il m' attendrissait, portant son lait à son amoureuse dans drôle de drame . Mais je ne crois pas avoir été plus loin dans ma concupiscence pour lui. Je ne lui pardonnerai que bien plus tard, quand il publiera son livre de souvenirs si joliment intitulé : Dis moi d'abord que tu m'aimes. Dalio, le grand, l'immense Dalio qui, la même année, sera et pour l'éternité le lieutenant Rosenthal de La grande illusion est içi un cabotin de première classe, glabre et hagard.


Et notre Poitevin Jules Berry semble s'emmerder comme un rat mort. Il faut dire qu'il ne se passe rien. Rien. Bien heureusement, Henri Diamant-berger, un rien plus tard, le nommera Arsène Lupin détective et lui redonnera vie. Et puis il y a cette actrice que je ne connaissais pas, Kate de Nagy. Mignonette mais qui a peut être du mal à articuler. Et puis tous les autres, Suzy Prim, Gaston Modot, Sylvia Bataille, Annie France ou Abel Jacquin, qui brassent un air qui se voudrait empreint d'aventure mais qui peine à soulever la poussière. Tout sonne faux. Tout semble baclé. C'est lourd. Cette cargaison ne semble faite que de poupées lasses et de justiciers pour romans photos.
Comment vous dire ? C'est mauvais ! Alors peut-être que quelque chose m'a échappé. Que je devrais m'en tenir à La demoiselle d'Avignon. Mais je cherche encore le pourquoi d'un tel film à la signature pourtant fort respectable…


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