Accueil
Voici les derniers messages de ce forum :

Dans Dublin la pluvieuse...


De Impétueux, le 7 mai 2014 à 22:30
Note du film : 1/6

Ma connaissance du cinéma d'Irlande était proche de zéro (c'est une litote) et a toutes chances de le rester après la vision de ce très gentil, niais, ennuyeux et vide petit film que j'ai regardé je me demande encore pourquoi et qui a pour immense qualité de ne pas dépasser les 85 minutes.

Pendant cette petite heure et demie il y a vingt minutes de chansons glapissantes, exaspérantes, gémissantes, tremblotantes et, à mon sens, presque insupportables. Car l'histoire est celle d'un gratteur de guitare qui vient d'être abandonné par sa petite amie et vit avec son père, réparateur d'aspirateurs, et d'une petite bonne femme tchèque et insignifiante, qui a une petite fille, est séparée d'un mari resté du côté de Prague et joue avec talent du piano.

Rencontre brève et rencontre inaboutie. On pourrait à la lecture de cette phrase penser à Lost in translation, mais la distance est plus abyssale entre ces deux films que la route entre l'Irlande et le Japon.

Je suppose que tout cela est assez conforme à la réalité : des milliers de jeunes gens qui croient avoir du talent, en ont quelquefois un peu, ou beaucoup, et espèrent que le CD enregistré à grands frais (pour eux) dans un studio d'enregistrement rencontrera un succès immense et les sortira de l'anonymat en défonçant les hit-parades, ce qui a, en grandes lignes, à peu près la même chance d'arriver que pour un parieur, de gagner à l'Euromillions. Il suffit que dix clampins amicaux tressent quelques petites couronnes pour qu'on se croie porté sur les ailes du désir.

En fait, le film ne serait pas inintéressant s'il se contentait de jeter un regard un peu clinique sur ces espérances folles et sur la grise triste histoire d'amour qui rassemble, le temps du film, le guitariste (Glen Hansard) et la pianiste (Markéta Irglová), l'un et l'autre assez touchants. De fait, Once n'existe que sur ces deux sujets, mais la sauce ne prend pas, sans doute parce qu'elle est trop assaisonnée de musiquettes et qu'elle n'a pas de piquant ni d'arômes. Ce n'est pas parce qu'on filme des individus d'une grande banalité et qu'on retrace leur vie grise avec une réelle exactitude qu'on parvient à restituer la fadeur de l'existence.

Tout cela confirme en tout cas que Dublin est une ville fort laide et que le ciel gris lui est consubstantiel. Avait-on vraiment besoin d'en avoir la preuve ?


Répondre

Installez Firefox
Accueil - Version bas débit

Page générée en 0.0037 s. - 6 requêtes effectuées

Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter