Ce qui est surtout fascinant dans ce film, ce n'est finalement pas le film mais bien l'histoire vraie qu'il raconte.

Car oui, Dicky Eklund, boxeur a la carrière très modeste (bilan professionnel de 29 combats, 19 victoires, 10 défaites), a bien combattu contre l'immense Sugar Ray Leonard. Oui, il a perdu mais aux points seulement et après avoir mis au tapis la star, ce qui lui vaudra son surnon de "fierté de Lowell". Oui, ce KO reste encore aujourd'hui controversé et certains pensent qu'en fait Leonard n'a fait que glisser (les images d'archives laissent effectivement planer un doute). Oui, Dicky Eklund a ensuite sombré dans la drogue et est le sujet d'un documentaire HBO (celui là même qui est "fictivement" repris dans le film) tourné à la fin des années 90 qui le montre tel un junkie en train de sombrer.

Car oui, Micky Ward, le demi-frère de Dicky Eklund est bien devenu champion du monde après une carrière complètement improbable. Oui, et ça le film ne le montre pas, il a marqué l'histoire de la boxe, 2 de ses combats contre le boxeur Gatti ayant été qualifiés en 2002 et 2003 de "combats de l'année".

Alors oui le film paraît parfois caricatural. Mais est-ce finalement une critique si la réalité elle-même est caricaturale ?

Mention spéciale dans ce film à Christian Bale, dont la prestation incroyable lui a permis de décrocher l'oscar du meilleur second rôle.

Des films sur le monde de la boxe, on en connait beaucoup et généralement on n'est pas déçu (le baiser du tueur, raging bull, rocky…). Il faut avouer que la boxe traîne ce petit quelque chose de dramatique tant les sportifs connaissent des carrières brisées dont on peut facilement tirer un excellent scénario.

C'est le cas de Micky Ward, boxeur américain des années 90, qui connaîtra son heure de gloire après une traversée du désert de plusieurs années. Ce retour sur le ring, David O. Russel le met en scène dans la petite ville où vécu le jeune boxeur (interprété par le monolithique Mark Wahlberg)qui doit y affronter la lourde pression sociale qui pèse sur lui en tant que gloire locale et digne héritier de son frère, ancien boxeur qui mit KO Sugard Ray Leonard lors d'un match célèbre en 1978.

Ce frère, c'est Christian Bale, oscarisé à juste titre: à des années lumières de son costume de Batman, junkie drogué et amaigri, accroc au crak et méconnaissable. Entraîneur du petit frère, il va tenter par tous les moyens de rester dans le sillage de son poulain aidé par sa mère et ses nombreuses frangines plus stupides que méchantes.

Micky évolue donc dans un milieu malsain qui le conseille mal et l'envoie se faire massacrer sur le ring contre des adversaires bien plus forts. Heureusement, l'amour va lui redonner confiance et l'éloigner de cette tribu pour le porter au plus haut…

Bien que le film soit parfois un peu trop caricatural (on se croirait dans une sitcom type Roseanne ou Mariés deux enfants quand le réalisateur filme la mère et ses filles), il n'en reste pas moins que les scènes de combat sont plutôt soignées et les seconds rôles extraordinaires.

Pas besoin de prendre des gants donc pour affirmer que le film constitue un agréable moment de détente.