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Noir et blanc crépusculaire...


De Arca1943, le 20 avril 2008 à 18:02
Note du film : 5/6

…pour ce superbe jidai-geki historique et politique. Ou comment un seigneur narcissique et buté, qui échappe à la justice la plus élémentaire sous prétexte qu'il est le frère du Shogun, peut faire rayer de la carte un domaine entier de samouraïs alors que c'est lui et seulement lui qui est dans son tort. Ces scénaristes japonais avaient vraiment le don de mitonner des injustices particulièrement cuisantes ! Fort heureusement, le domaine de samouraïs en question n'a pas dit son dernier mot et, tout en opérant de savantes manoeuvres pour faire croire qu'il "s'écrase" (comme dans La Vengeance des 47 rônins) recrute les courageux Onze guerriers du devoir pour régler son compte à l'odieux et destructeur personnage !

Comme toujours avec monsieur Kudo, les affrontements – en particulier les affrontements collectifs – sont filmés de main de maître, fiévreusement, parfois caméra à l'épaule : le spectateur est plongé dans la mêlée furieuse et rentre la tête dans les épaules ! Parmi ces Onze guerriers du devoir, il y a même une guerrière qui a le temps de trucider un des sbires du seigneur susmentionné avant de mourir. En fait, sur les onze du départ, il n'en reste plus guère à la fin, comme il est de mise depuis Les Sept samouraïs – et même avant, je présume. Tourné en 1966, ce film a un côté "chant du cygne" : la mélancolie s'insinue, la fin de l'époque des samouraïs se téléscope à la fin de l'époque des grands films historiques… Superbe personnage du maître d'armes de l'odieux seigneur, lequel seigneur refuse obstinément de suivre les recommandations pleines de bon sens de son fidèle vassal, qui le servira cependant jusqu'au bout, en bon samouraï, tout en se sachant pertinemment au service d'un mauvais maître.

Encore un superbe film d'aventures et d'action japonais, mené tambour battant et semé de mémorables morceaux de bravoure. On sent bien sûr l'influence de Kurosawa, mais aussi celle de Kobayashi, notamment dans le superbe plan d'ouverture d'une rigoureuse symétrie et la finale en forme de cover-up : car ce que l'historiographe officiel note dans son grand cahier, c'est que tout ce beau monde est mort de maladie… Yeah, sure. Ouais, c'est ça : une maladie foudroyante qui fait shlak ! shlak !


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