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Grand classique du cinéma d'épouvante


De Impétueux, le 7 septembre 2008 à 20:09

Merci, Verdun de me signaler cette rareté que j'ignorais !

Personnages pleins de redoutables ambiguïtés, situations sordides, atmosphères poisseuses, cadavres déchiquetés, voilà des images qui me plaisent aux soirs où je n'ai pas assez l'âme sereine et tendre pour regarder La mélodie du bonheur !

Mais notre site n'en signale pas encore l'édition !


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De verdun, le 7 septembre 2008 à 18:05
Note du film : 5/6

Paru il y a moins d'un an chez Aventi, voici un très grand classique du cinéma d'épouvante britannique des années 50. C'est un film qui aurait pu être produit par la célèbre Hammer. John Gilling allait d'ailleurs devenir peu de temps après le meilleur réalisateur de la firme, après Terence Fisher évidemment.

L'argument est bien connu puisqu'il a été plusieurs fois porté à l'écran. Le docteur Knox a besoin de cadavres pour ses cours d'anatomie. Deux malfrats, Burke et Hare n'hésitent pas à assassiner pour fournir Knox qui ferme les yeux sur l'origine plus que douteuse de la chair fraîche qui lui est fournie.

L'impasse aux violences est un film unique en son genre. Quand on tente de le ranger dans un genre, on classe généralement ce film dans la catégorie "épouvante". Mais qu'on ne se méprenne pas, aucun élément surnaturel n'apparaît dans L'impasse aux violences. Cela dit, le film montre cadavres et crimes divers de façon assez explicite pour un film de 1959.

Le film constitue avant tout une peinture sordide des bas-fonds d'Edimbourg: alcool, prostitution, meurtre, recherche de l'argent par tous les moyens possibles et imaginables. Cette ambiance n'est pas sans rappeler celle que l'on peut trouver dans les évocations londoniennes de Jack l'éventreur et aussi chez Charles Dickens. Parmi les habitants répugnants de cette faune, on trouve donc les sinistres Burke et Hare. Le dernier est incarné par le débutant Donald Pleasence, que l'on retrouvera plus tard dans Halloween, On ne vit que deux fois, Cul-de-sac, La grande évasion, Le voyage fantastique,Le dernier nabab et bien d'autres. Il fait déjà preuve d'un grand charisme dans des scènes d'une très grande noirceur.

Mais la riche société d'Edimbourg n'est pas non plus un modèle de morale, comme le montre la figure du docteur Knox. Ce personnage d'une extraordinaire ambigüité est servi par un Peter Cushing au sommet de son art. D'une part, c'est un savant génial qui doit composer avec les obstacles de son époque, un professeur apprécié de ses élèves, un homme qui se comporte aussi comme un père avec son jeune assistant. Mais c'est aussi un homme arrogant, qui se doute de la provenance douteuse des cadavres mais ferme les yeux. Voici donc un personnage à la fois génial et salaud, comme le docteur Frankenstein, rôle clé de Peter Cushing. La célèbre phrase de Rabelais "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme" pourrait résumer ce savant. D'ailleurs devant ses confrères, qui condamnent ses pratiques sans nous apparaître plus sympathique que lui pour autant, le docteur réfute la présence d'une âme chez l'homme, a fortiori après sa mort.

A tous les éléments déjà cités déjà cités, ajoutons le personnage du jeune assistant, sorte de trait d'union entre les bas-fonds et le professeur, et qui connaît une histoire d'amour pour le moins tourmentée, pour se faire une idée de la richesse de ce grand film.

A mi-chemin entre les films de la Hammer et des classiques des années 30 Universal – le noir et blanc et les scènes finales dignes du Frankenstein de James Whale en témoignent – ce film est du niveau de classiques célébrés comme Le cauchemar de Dracula.


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