J'ai commencé à parler de ce film sur le fil de Evil dead, et je poursuis ici…

The woods a tous les atouts d'un grand film d'angoisse dans la lignée de Les innocents, et emprunte son thème au Suspiria de Argento, mais le traitement – du moins pour les 3/4 – est réaliste. L'héroïne, une ado difficile, est confrontée à la dure vie en pensionnat dans les années 60, aux profs bizarres, élèves cruelles, directrice ambiguë, pour se rendre compte peu à peu, que l'endroit est hanté. Comme dans May, précédent film de McKee, on peut croire que tout se passe dans le cerveau dérangé de la protagoniste, que sa paranoïa devient incontrôlable et que chaque événement décrit est déformé par ce prisme. Mais le film prend une autre tournure vers la fin, avec la présence un peu trop référentielle de Bruce Campbell (plutôt bien, mais trimballant avec lui un second degré involontaire), et le déchaînement de F/X bien fichus, mais quelque part décevants. Le casting de jeunes filles est remarquable de justesse, la toujours parfaite Patricia Clarkson très inquiétante en directrice trop lisse pour être honnête, et la photo évite les effets faciles. May et The woods sont des films assez dissemblables, mais on y reconnaît la patte d'un auteur, et on attendra donc le 3ème film de Lucky McKee (un pseudo ?) avec intérêt.