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Critique


De dumbledore, le 26 décembre 2002 à 00:00

Voilà le premier chef-d'oeuvre de Norstein. Encore mal reconnu par rapport à sa vraie valeur, ce film, d'une finesse graphique stupéfiante due au talent de Franceska Yarbousova, a pour thème la quête du bonheur. Difficile de trouver un sujet plus fondamental que celui-ci…

Ces deux échassiers ne sont pas si différents l'un de l'autre (car ce sont deux échassiers !), ils sont épris l'un de l'autre, et, au fil des saisons, chacun à son tour, demande l'autre en mariage. Seulement, lorsque l'un des deux s'offre, l'autre refuse et vice-versa!

Il y a beaucoup d'ironie dans les attitudes des deux personnages et on sourit beaucoup quand les deux se "chamaillent". Toute la gestuelle est animée trés finement et on sent bien que Norstein aime beaucoup ses personnages. Aussi, les petits mouvements de caméra, le rythme du montage indissociable de la musique (toujours primordiale dans tous ses films) font de ce film une merveille de délicatesse. On a l'impression de ne pas voir de la pellicule à travers le projecteur, mais quelque chose ressemblant plus à de la dentelle : le trait du dessin à la plume est excessivement fin, les couleurs sont très fluides, les tons des aquarelles des décors sont magnifiques !

Tout ceci fait que le film posséde un grain particulier, toujours en accord avec ce que doit être l'esthétique par rapport au sujet du film !

Si l'on rit parfois, la solitude et la misère du monde sont toutefois présentes. Ainsi, les deux "tourtereaux" n'arrivent pas à s'unir. Le passage où les deux oiseaux regardent sans joie les feux d'artifices (filmés en réel) qui réjouissent tout le reste du monde est particulièrement émouvant.

Le héron et la cigogne pourtant si proches, n'arrivent pas à être heureux. C'est le moment fort de ce film, qui finit dans une douce tristesse un peu cotonneuse, à l'image de la brume et de cette pluie fine qui finit par s'abattre à un moment. L'image finale est un constat terrible (on voit le portail d'une maison vide, ressemblant à une ruine, sans vie), où l'on ressent comme un immense gâchis, le gâchis qui arrive quand " les choses ne se font pas ". Sur ce portail désolant, une dernière phrase ironique: "S'ils ne sont pas morts, ils doivent se disputer encore…"


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