L'aventure du petit hérisson
La première fois que j'ai vu ce film, j'étais entré, presque par hasard dans l'excellent (à l'époque) cinéma de Tournus où l'on diffusait une rétrospective de l'oeuvre de Youri Norstein. De tous les superbes films que je vis ce soir-là, "L'aventure du petit hérisson" fut celui qui m'émut le plus, par la simplicité enfantine de l'histoire, par l'extraordinaire beauté des images (apparition du cheval blanc, moment magique où le petit hérisson bascule dans l'eau et se retrouve naviguant et découvrant un monde inconnu – une scène qui m'évoque "La nuit du chasseur" de Laughton)
Je crois que j'ai pleuré durant la quasi-totalité du film.
Ce soir-là, j'ai découvert les vraies possibilités et la vraie portée du cinéma d'animation, dont je suis un fervent défenseur et admirateur.
Je cite toujours ce film comme mon film préféré (la tête des gens !)
Deuxième chef-d'oeuvre, moins reconnu toutefois que le Le Conte des Contes, Le Hérisson dans le brouillard est d'un charme incontestable. On retrouve la technique du papier découpé, mais avec, au final, une recherche esthétique incroyable qui donne du jamais vu au niveau de la texture des divers éléments créés (l'herisson, le hibou, l'ours, l'arbre, le brouillard, ou bien même une simple feuille).
En effet, on ressent une sensation de relief et on ressent physiquement les matiéres. Les effets de profondeur donnent un sens de l'espace à l'intérieur même de l'image. On ne peut oublier la vision du petit hérisson, qui nous donne à voir un merveilleux chêne en contre-plongée du haut duquel une simple petite feuille tombe, avec un suivi-caméra assez étonnant !
Ici, Norstein perfectionne son procédé de camera "multiplan" qui semble de plus en plus légère et aérienne. Ainsi, dans la séquence où le petit herisson cherche son baluchon perdu, la caméra devient aussi nerveuse que le personnage et rajoute à la sensation physique perçue par le personnage et donc, par le spectateur lui-même. Tout ça, bien sur, sur une musique réglée à la note près sur chaque mouvement.
Les peurs du petit hérisson perdu dans ce brouillard qui lui font perdre ses repères habituels, sont bien proches de nos peurs enfantines et primitives. C'est une idée simple, et tellement universelle!
Mais tout n'est pas sombre dans le brouillard qui transcende l'imagination! Il y a aussi des moments d'émerveillement : le cheval blanc magnifique, le majestueux chêne, l'escargot glissant sous la feuille, les lucioles qui éclairent le chemin…
De façon trés magique, Norstein nous montre bien, une fois encore, que la vie est faite de moments sombres et terribles, mais aussi de moments doux et merveilleux !
Mais ce qui est présent dans tout le film, c'est surtout le mystére des choses qui plane partout ! Et le mystére, toujours attirant, soit nous terrifie, soit nous enchante…
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