Brad Anderson est sans nul doute un cinéaste aussi hétéroclite qu'intéressant. Ceux qui avaient eu la chance de découvrir
Happy Accidents avaient pu deviner son talent qui fut confirmé plus tard, notamment avec
The Machinist.
Réalisé trois ans avant
The Machinist,
Session 9 est un film de genre tourné dans des conditions financières étriquées (1,5millions de dollars).
L'histoire est assez classique dans le genre. Cinq ouvriers sont chargés de désiamanter un ancien asile d'aliénés fermé depuis 15 ans suite à une histoire sordide. Le passé du lieu se met rapidement à rendre nerveux les ouvriers et quand l'un d'eux disparaît sans crier gare, la folie se met à exploser chez les différents ouvriers.
On navigue avec un tel sujet dans le même registre que celui de
Shining et plus généralement de tous les films d'horreur de « maisons hantées ».
Le film ne révolutionne pas le genre, mais permet au réalisateur de prouver son savoir faire pour faire monter la tension et la peur. Si le film démarre assez lentement, sans vraiment passionner, tout le final par contre est une belle réussite.
Au lieu de voir disparaître – classiquement – un personnage après l'autre,
Brad Anderson préfère jouer le montage parallèle entre les 4 personnages survivants, instaurant un suspense très bien mené, nous laissant dans l'interrogation : qui va y passer en premier !
Le jeu des comédiens est plutôt intéressant et même
David Caruso généralement assez minaudeur réussit à ne pas trop incarner le personnage agaçant qu'il a l'habitude de composer (dans NYPD Blue ou CSI Miami notamment). Les autres comédiens, notamment
Stephen Gevedon et
Peter Mullan sont particulièrement inspirés dans leur interpretation.
Visuellement par contre, le film est assez décevant et l'on sent terriblement le numérique, notamment dans les scenes en extérieurs. Dans les mouvements, on sent l'image "trainer". Ce film tourné avec la première camera HD 24P de Sony semble avoir fait les frais de ce baptème.