Il est question dans ce film de la privatisation des transports publics londoniens, qui s'est produite il y a quelques années : quatre ou cinq compagnies privées furent chargées d'exploiter les infrastructures ferroviaires de la capitale anglaise. On sait aujourd'hui que ce ne fut pas une grande réussite, ces sociétés n'ayant pas eu la volonté ou les moyens nécessaire pour moderniser ces infrastructures, avec aujourd'hui pour conséquence un réseau vétuste. Du pain bénit pour Ken Loach, cinéaste engagé par excellence, qui s'en donne à coeur joie pour dénoncer les travers du libéralisme.

Le film est bien construit, le cinéaste montrant les deux points de vue classiques portant sur ce sujet de la privatisation de ce qui est au départ un service public, vécue par le personnel de la société d'Etat démantelée, avant de conclure à sa manière. Les libéraux de gauche, façon Blair, sont allégrement brocardés, et sont montrés bien éloignés des réalités du terrain. Loach est bien entendu très performant pour montrer les ravages sociaux générés par les lois d'un système économique, et ses laissés pour compte atteints dans leur chair par le chômage et la misère, et cela sans forcer le trait outre mesure. Du cinéma près du terrain…