Et même qu'on se régale. Parce que les dialogues, de la main même de Michel Blanc sans doute, claquent impeccablement (Tu supportes si peu le soleil que tu as même fait une insolation dans une boîte de nuit ! ou encore Piquer des trucs chers, c'est du vol !) et parce que, heureusement court (85 minutes) le film est continuellement rythmé, dans une intrigue minimale mais qui se suffit à elle-même, sans qu'il y ait eu besoin d'y ajouter des pseudopodes parasites.
Ceux qui me font l'honneur de me suivre savent que c'est là un de mes dadas : de nombreux films se construisent sur une idée amusante, originale, quelquefois tonitruante mais dont les effets sont limités ; pour atteindre la durée syndicalement fixée ou pour rentabiliser les décors ou l'emploi des têtes d'affiche, ou pour je ne sais quelle raison, voilà que le réalisateur et le scénariste entreprennent de coudre sur leur idée de départ des épisodes ventripotents qui diluent leur film au détriment de la nervosité de récit qui doit en être la base. Ceci ne s'applique évidemment pas à d'autres genres de cinéma, plus paisibles, contemplatifs presque, où la beauté des images et la langueur du temps qu'on savoure supportent fort bien la lenteur (un exemple me vient en tête sur le champ : Urga de Nikita Mikhalkov, mais il y a assurément des dizaines de films dans ce cas là).Toujours est-il que les aventures minables et impayables des deux compères qui, commencées à Marseille se terminent à New-York, font partie de ces joyeux petits morceaux nostalgiques dont on ne se lasse pas. C'est léger, drôle, enlevé, sympathique comme tout…
Voilà un film qu'il ne me viendrait pas l'idée d'acheter en DVD… mais qu'il ne me viendrait pas à l'idée de ne pas regarder lorsque je tombe sur lui, lors d'une de ses diffusions (un peu comme À nous les petites Anglaises ou Le Père Noël est une ordure.
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