En 1989, De bruit et de fureur brossait un tableau décapant d'une sinistre banlieue française, bien avant que les médias ne s'emparent du sujet.

Si rien n'est simple dans ce bas monde, si la civilisation ne fait pas forcément de cadeaux, en son absence, c'est la violence physique qui exerce ses ravages, comme dans les films de mafia.

Sur ce fond d'impunité, Jean Claude Brisseau a donc tissé un script mettant en posture des êtres en rupture de ban et aussi, par bonheur, quelques anges gardiens (éducateurs). Le traitement pourrait déconcerter car s'y côtoient des séquences de grande brutalité, d'autres qui ressemblent à du guignol, d'autres qui relèvent des deux catégories, des instants de grâce, des moments relevant du fantastique pour traduire la pensée intime d'un des jeunes protagonistes …

En fait, tout cela est fort charpenté et, bien entendu, captivant, à l'image du personnage déroutant, incarné par Bruno Cremer à la fois illuminé et raisonné!