Un des sommets incontournables du cinéma d'auteur revu aujourd'hui sur grand écran dans le cadre du ciné-club de Claude-Jean Philippe, le critique qui participa à la découverte de Satyajit Ray en France en 1979. Le salon de musique débute et se conclut par un plan sur un lustre éclairé dans le noir. Les forces de l'univers œuvrent pour produire lumières et tenèbres. Des éclairs dans le ciel orageux accompagnent la progression du concert. Prééminence des formes d'expression artistiques sur les contingences matérielles, de la culture bengali sur celle de l'occupant britannique. Le spectateur est pris en charge de bout en bout par une musique hypnotique.
Cette oeuvre suit les émotions de personnages et agit sur celles des spectateurs. Il faudra être frais et disponible pour apprécier pleinement. Des symboles impeccablement amenés (araignée sur un portrait d'un ancêtre, insecte se noyant dans une boisson) guident la progression des pensées des uns et des autres. Satyajit Ray observe à la loupe les spectateurs prenant place dans le salon de musique, avant un brusque démarrage du concert produit par des artistes jusqu'alors invisibles. La danseuse kattak est introduite par un mouvement de caméra bref filmant en plongée ses pieds virevoltant et magiques.
Encore un très beau spectacle ce soir à l'auditorium du musée Guimet : Janaki Rangarajan et quatre musiciens. Un mélange de danse, de musique, de théâtre et de mime, de top niveau mondial. Très impressionnant à vrai dire. J'étais au troisième rang et la gestuelle et les regards de la danseuse m'ont intégré au spectacle. Parfaitement révélateur de la richesse de la culture indienne (des textes à l'origine des danses datent du XII° siècle). Et tout ceci pour une somme très modique…
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