Le meilleur film hong-kongais depuis 10 ans selon Jean-Pierre-Dionnet, un quasi chef d'oeuvre qui explose les limites du polar pour livrer une magnifique réflexion sur la solitude urbaine, l'amour condamné et l'espoir qui s'infiltre dans les interstices de vies gâchées…

Enrobé d'une mélancolie diffuse et pourtant profonde, porté par des acteurs qui font corps avec leur rôle, Une nuit à Mongkok est un kaléidoscope de destins qui se croisent, se heurtent, destins à la recherche d'eux-mêmes et qui trouvent la rédemption dans le sang et les larmes. Partant d'un schéma ultra-classique ( va-et-vient entre "hier" et "aujourd'hui", multitude de personnages secondaires, alternance entre tension et relâchement), le scénario est d'une rare densité, procédant par séquences courtes qui s'entremêlent et dont la signification se dégage lors de la toute dernière image (bouleversante citation finale).

Là où Johnnie To livre des oeuvres à l'esthétique parfaites mais vides de toutes émotions, la belle image pour la belle image, la forme pour la forme, chez Derek Yee l'esthétique vient enrichir le fond,la forme comme vecteur d'émotion… Le film recèle une beauté profonde et diffuse qui marque durablement l'esprit, s'infiltre sous l'épiderme et fissure l'âme.

la bande-annonce : [http://www.youtube.com/watch?v=1A9o1X2v0pg] …qui laisse accroire qu'il s'agit d'un polar de série, voix off hollywoodienne à l'appui.

Le plus beau polar nocturne depuis Heat, le meilleur polar asiatique depuis Gonin (Takashi Ishii) et The Longest Nite ( Patrick Yau)…