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Le peuple de Bonaparte..


De Impétueux, le 30 janvier 2016 à 16:14
Note du film : 2/6

Et contrairement à ce que j'écrivais il y a quelque temps, je me suis laissé avoir à regarder à nouveau ce film qui se veut trop de divertissement pour être honnête, puisqu'il joue sur des sentiments assez fétides et sur la singularité du monde réel. Un monde où les pauvres gens sont fascinés et adulent des idoles qui, plus que de les mépriser, ne s'aperçoivent pas même de leur existence. (À la réflexion, je me dis qu'il a dû toujours en être ainsi).

Paparazzi est monté sur une idée assez courte mais efficace : la découverte fortuite et d'ailleurs un peu forcée du monde in par un cloporte du monde out et par la lente accession de ce cloporte aux coulisses du fric et de la renommée. J'écris bien aux coulisses parce que, précisément, ce drôle de métier qui consiste à guetter des heures entières des gens connus pour les montrer dans ce qu'ils peuvent avoir de moins intéressant – c'est-à-dire leur vie privée – fait partie de cette frange qui est à proximité du monde privilégié de la beauté, du talent ou de l'argent, sans en être vraiment. Le système, d'ailleurs, tourne souvent sur lui-même, la presse people créant elle-même pour remplir ses pages, des vedettariats aussi vite éteints qu'allumés : il n'est que de voir le succès des magazines qui proposent à la curiosité du chaland les micro-stars de la télé-réalité, prénoms éphémères qui ne survivent qu'une saison.

La première demi-heure du film qui pourrait presque rester documentaire est plutôt réussie. D'une certaine façon elle m'a fait songer à d'autres enseignements vicelards d'un métier atypique : au début de Baisers volés, le jeune Antoine Doinel (Jean-Pierre Léaud) reçoit d'un vieux routier (Harry-Max) quelques conseils élémentaires et primordiaux pour devenir détective privé. De la même façon Michel Verdier (Vincent Lindon) expose à Franck Bordoni (Patrick Timsit) quelques uns des trucs des paparazzis, souvent fondés sur les biftons, le culot et la manipulation.

Mais le film ne tient pas la route parce que le sujet brut est trop mince. Le réalisateur Alain Berberian et sa scénariste Danièle Thompson y ajoutent des bribes de n'importe quoi, en développent de façon un peu poussive quelques aspects et finissent par livrer un produit presque honorable.

Un produit formaté précisément par des gens in pour faire semblant de montrer aux spectateurs – qui sont, pour la plupart du monde du out – combien c'est laid, tout ça et combien il faut s'en indigner : de la même façon que les vedettes du spectacle vivent cela en schizophrénie assumée, vendant facilement leur image, mécontents lorsqu'on ne parle pas assez d'eux, mécontents plus encore lorsqu'on en parle trop ou lorsqu'on la ternit.


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De Arca1943, le 28 février 2013 à 19:44

« Je suis sûr qu'un Italien de la bonne époque aurait pu nous tourner une comédie noire, finalement glaçante, misanthrope et presque gênante. »

J'étais sur le point de répondre à Tamatoa… exactement ça ! (sauf "misanthrope" : nous avons là une petite querelle d'interprétation sur l'umanismo all'italiana, un humanisme à la qui aime bien châtie bien).

J'ai déjà vu ce film : il ne m'a pas laissé de souvenir, au point que je ne pourrais le chroniquer même vaguement, ni le noter. Peut-être que quelque chose ne fonctionnait pas !


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