Je ne connais rien aux comics américains (est-ce un pléonasme ?), et je ne suis pas non plus un grand connaisseur des diverses mythologies. J'ai donc regardé ce Thor d'un oeil amusé et j'avoue ne pas avoir su s'il fallait voir dans ce film un quelconque second degré. Je l'espère, et je pense que ce qui donne cet effet décalé au film vient justement du fait qu'il est une adaptation d'une bande dessinée de super héros.

Le réalisateur s'autorise ainsi tout ce qu'il veut aussi bien dans les scènes d'action où il est bien difficile de comprendre dans quel monde les personnages évoluent, que dans les scènes de dialogue extrêmement pauvres et sciemment ridicules.

Surprenant mais d'un intérêt vite limité.

Évidemment, c'est un déluge d'effets spéciaux, comme il fallait s'y attendre. Aussi, je ne trouve pas le jeune premier du rôle titre particulièrement fulgurant, surtout comparé à l'interprète de son faux frère diabolique, l'excellent Tom Hiddleston et à plus forte raison à l'impérial Odin d'Anthony Hopkins. Par contre, tant qu'à recruter Tadanobu Asano, on aurait pu lui en donner plus. Peu importe, c'était une bonne idée de confier la réalisation à l'inattendu Kenneth Branagh, homme de goût qui réussit à donner souffle et panache à l'aventure. Grâce à lui, on a au moins échappé au traitement sous-wagnérien que cette histoire de dieu nordique déchu aurait pu entraîner. Un humour robuste relève la sauce à point nommé et l'ensemble s'avère plutôt sympathique, ce qui est déjà quelque chose pour un blockbuster estival (ou voulu tel, du moins). Quelque chose me dit qu'on risque de se retrouver l'été prochain…