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L'effet magique de Cléo


De Frydman Charles, le 12 mars à 21:43
Note du film : 6/6

La peur des résultats d'un examen médical, de l'annonce d'une maladie grave hante la journée de Cleo. Elle vivra pourtant pleinement le temps du film, les 1 h 30 de cette journée faite de superstitions et de petits bonheurs qui adouciront son attente. Comme dans une nouvelle forme de la relativité, le temps dans l'univers de Cleo correspond à un temps beaucoup plus long "sur la terre". Comme si le microcosme de Cleo se déplaçait à une vitesse proche de celle de la lumière (Dilatation du temps en relativité restreinte,Voyage relativiste). Il est ponctué par un timing qui s'affiche en bas de l'écran. Peut être que le traitement médical lui sauvera la vie, peut être lui reste t-il peu de temps à vivre ? Mais pour Cleo le temps gagné bénéficie d'un important coefficient multiplicateur . Alors une journée, un mois ,un an ,plusieurs années a vivre pleinement ça vaut la peine ! Malheureusement les traitements lourds,la fatigue empêchent de profiter pleinement de chaque minute de la vie .Le site suivant du ciné club de Caen évoque le temps dans le film Les indications des réveils et horloges ponctuent le film dont la durée épouse exactement les 90 minutes que vit Cléo. Voir le fichier PDF laac Auvergne Rhône Alpes : Evelyne Jardonnet ''Au-delà de la <<virtuosité chronométrique >> : le traitement du temps dans Cléo de 5 à 7'" L2tc lieux de tournage Les déplacements sont nombreux et se font principalement à pied , en taxi (vers 16 mn pendant 7 mn : à noter une erreur à 22 mn; le transistor à l'avant du taxi change alors que le son reste continue,à 1 h 06),en voiture (a 54 mn) ou en bus (à 1 h 19 mn durée 6 mn). Entre plusieurs arrondissemts et à l'intérieur des arrondissements. Les arrondissements sont le 1er,le 6ème,le 15ème, le 14ème,Le 13 ème. Le film minimise les temps de déplacement. Par exemple à 16 mn 46 le taxi part de la rue du pont neuf et arrive au domicile de Cleo 6 rue Huyghens . Le trajet dure un peu plus de 6 mn.Selon google maps le trajet en voiture dure 19 mn aujourd'hui (cela dépend de la circulation). A 1h 19 mn le trajet en bus avec le 67 entre la rue Liard et l'hopital Salpatriere dure 6 mn. Aujourd'hui avec le 67 il faut marcher 5 mn et le trajet en bus dure 15 mn (google maps)

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.A 1 h 08 n 20 s Cleo demande au taxi de l'amener au parc Montsouris. Le taxi passe devant l'observatoire du parc Montsouris détruit par un incendie en 1991,aujourd'hui station météo.
Cleo demande qu'est-ce que c'est ? le chauffeur dit "l'observatoire",Cleo dit au taxi de la laisser là. Le chauffeur s'en étonne…A ne pas confondre avec l'observatoire de Paris (si l'observatoire de Paris a confirmé la théorie de la relativité générale,je doute qu'il confirme la théorie de la relativité du film) . Cleo deambule au jardin de l'observatoire du parc Montsouris. Il faudrait 59 mn à pied pour aller du jardin de l'observatoire de Paris au parc Montsouris !!! Donc timing en temps réel dans ce cas,sauf à preciser le temps de la déambulation dans le parc,le parc est grand,15.5 ha . Moins de 11 mn de l'observatoire au grand escalier,à la cascade,puis à la station de bus rue Liard,ca me parait peu,compte tenu des periodes a parler sans marcher. 2 mn 16 de marche entre l'observatoire et la cascade (peu probable,quelques coupures,230 m à vol d'oiseau,la descente de l'escalier prend 40 s,reste 1 mn 36.Par les allées et les sentiers la distance a parcourir serait de 600 m environ,soit entre 6 et 9 mn de marche),5 mn 13 à parler sur place,et 3mn 07 à parler en marchant entre la cascade et le bus (plausible ? Deux coupures….La cascade est proche de la rue Liard…Antoine et Cleo…patre…Antoine évoque Cléopâtre à 1 h 17 mn 24). Depuis l'observatoire Cleo déambule 35 s. Au plan suivant elle descend le grand escalier du parc.
. Les déplacements à pied de Cleo dans Paris occupent une bonne partie du film. Sens critique :Les trajets reels de Cleo dans Paris
Le court métrage est visible sur Facebook. Il dure 9 mn 21.Le parcours est effectué d'une traite entrecoupée de plans extraits du film, dans un Paris desert et en grillant les feux rouges !!! Un fichier PDF Les décors de Cleo de 5 à 7 (académie de Nantes) , précise que les déplacements se font en temps réel. Ce qui semble en contradiction avec une analyse précise . ''Les trajets en taxi, voiture et bus : Le trajet est constitué de six déplacements à pied, deux trajets en taxi, un trajet en voiture et un trajet en bus. Tous ces trajets sont traités en temps réel sans ellipse (hormis quelques jump cuts, dans le trajet en taxi par exemple).'' jump cuts. Ceci dit,j'ai beaucoup aimé revoir le Paris des années soixante.A 1 h 21 mn 40 le bus traverse la place Paul Verlaine,Cleo et Antoine bavardent. J'ai travaillé dans un bureau d'études 3 place Paul Verlaine. Le chanteur Guy Beart travailla dans ce même bureau d'études. Il y composa des chansons en cachette sous ses notes de caculs. Ci-après la piscine 5 place Paul Verlaine.
Message d'optimisme, ne pas voir la vie en noir,ne pas porter des lunettes noires comme à la brasserie le dôme rue Delambre vers 47 mn où Cleo et de nombreux clients portent des lunetttes noires . Mais sourire comme dans le film dans le film vu vers 1 h les fiancés du pont Mac Donald 1961: video les Fiancés du pont Mac Donald 4 mn 56. Il suffit de retirer ses lunettes noires !!!


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De Impétueux, le 29 mars 2008 à 17:45
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Vue et revue dix fois peut-être, l'errance à la fois solitaire et entourée de Cléo, qui se termine par une rencontre qui est, et surtout sera peut-être importante dans sa vie et s'achève dans les grands jardins de l'hôpital de La Salpêtrière sur le beau visage classique de Corinne Marchand et sa voix off : Il me semble que je n'ai plus peur. Il me semble que je suis heureuse, vue dix fois, donc, cette promenade anxieuse m'apparaît à chaque projection comme un film étonnamment moderne, en rien artificiel, alors que nombre de ses dialogues, volontairement un peu faux, donnent pourtant un son très vrai.

C'est sans doute qu'Agnès Varda ne s'est pas contentée le moins du monde d'emprunter les théorisations extrêmes de la Nouvelle Vague ou de céder à sa Vulgate, mais a mis bien de la chair et de l'émotion dans ce film bref (1h25) qui reconstitue, à quelques minutes près, la fin d'après-midi d'une jeune chanteuse dont la notoriété commence à peine, qui a un bel amant qui l'entretient sans trop en exiger (José Luis de Villalonga, mort l'été dernier, aussi beau que dans Les amants), une camériste superstitieuse et suractive (Dominique Davray, glorieuse Madame Mado des Tontons flingueurs) et une amie ravissante, modèle nu dans une académie de sculpture de Montparnasse (Dorothée Blank, dont on aurait aimé revoir plus souvent la gracieuse chute de reins).

A cinq heures, Cléo est sortie de chez la cartomancienne qu'elle est venue consulter ; elle craint d'avoir un cancer ; elle aura les analyses et verra son médecin à sept heures. Tout se passe donc dans ces deux heures de début d'été sous l'anxiété d'une menace entrecoupée de moments de coquetterie, de préoccupations d'avenir, de rires avec les deux artistes un peu burlesques qui viennent à domicile lui proposer de nouvelles chansons, un compositeur (Michel Legrand) et un parolier (Serge Korber)

Engagé rue de Rivoli, le film passe sur la rive gauche, à Montparnasse, où habite Cléo, rue Huyghens, où son amie Dorothée pose nue (rue Delambre ? rue de la Grande Chaumière ?), s'engage dans le parc Montsouris où Cléo va rencontrer Antoine (Antoine Bourseiller), cingle vers l'Est, la place d'Italie, pour s'achever, donc, dans le grand parc de La Salpêtrière ; eh bien on a rarement aussi bien et tendrement filmé Paris, un Paris formidablement identique à lui-même et aussi beau qu'aujourd'hui, et un Paris aussi, pourtant, absolument disparu, le Paris des monuments uniment noirs de suie, avant les salutaires injonctions d'André Malraux, un Paris à enseignes disparues pour toujours (Le Palais du Tergal, ou Rivoli-Deuil, une horlogerie, une grande chapellerie), un Paris saisi au vif avec des tas de clins d'œil magnifiques (pendant que Cléo essaye un chapeau passe, de l'autre côté de la vitrine du magasin, la Garde républicaine à cheval…).

Paris de visages et de regards, de conversations happées par un micro curieux – mais jamais indiscret – d'émissions de radio qui annoncent le proche départ d'un Tour de France où l'on n'était dopé que dans le consensus général, et sans la vertueuse indignation de maintenant (1962 : troisième victoire de l'immense Jacques Anquetil !) ; Paris à la fois plus mélangé et plus homogène qu'aujourd'hui, Paris des Parisiens…

L'extrême qualité de ce film tient aussi sans doute à deux éléments majeurs : la musique, plus réussie encore que de coutume, d'une très grande variété mélodique et rythmique de Michel Legrand et la parfaite beauté classique de Corinne Marchand, qui fut Cléo, et le fut tellement qu'elle ne fit jamais plus grand chose et qu'on fut tout surpris de la retrouver, en 1994, empâtée et assoupie dans Le parfum d'Yvonne de Patrice Leconte


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