… réalisée en 1950 par Walter Lang reposant sur les épaules de Clifton Webb dans le rôle du père de famille totalement excentrique et brave homme, à la tête d'une armée de douze enfants et d'un chien. Jeanne Crain et Barbara Bates, les filles aînées de cette famille, nées en 1925, avaient déjà 25 ans à l'époque du tournage ; elles sont pourtant en pâmoison devant le beau gars qui livre les blocs de glace… Les temps ont changé ! Ce film m'a agréablement surpris par la finesse de son analyse sociale et psychologique et m'a aussi fait beaucoup rire par son pittoresque. Des dialogues ciselés, certaines séquences superbes (celle du bal,…), et la photo de Leon Shamroy… Les vingt dernières minutes, déroulées à toute vitesse, sont magnifiquement réalisées.

On peut observer le destin très divers des acteurs jouant les enfants. Barbara Bates, magnifique jeune fille en 1950, s'est tristement suicidée par exemple en 1969. Anthony Sides qui joue le petit Fred (l'indien du début, sauf erreur de ma part), né à deux jours d'intervalle de ma propre mère, a mené une petite carrière jusqu'en 1958. Jimmy Hunt également. Des carrières modestes pour ces jeunes enfants, d'une façon générale. Je retiens également de Treize à la douzaine la qualité de l'interprétation de Jeanne Crain, remarquable face à un excellent Clifton Webb. Elle possède à mon avis la plus belle voix féminine du cinéma américain (une caractéristique mise en évidence par la voix-off introduisant et concluant ce long-métrage très réussi).

Il est indiqué sur la pierre tombale présente en photo ci-dessus le doux message suivant (auquel je m'associe bien volontiers en tant que cinéphile) : "an angel amongst angels. Jeanne Crain Brinkmann (25/05/1925 – 14/12/2003). We'll see in our dreams. Love, Paul, Michael, Tim, Jeanine, Lisabette, Maria and Christopher."