Une oeuvre magistrale datée de 1958, de Ingmar Bergman, énigmatique et difficile d'accès, sujet à interprétation et à controverse, à réserver de préférence à un public chevronné et en quête de cinéma réflexif ! C'est l'histoire d'une troupe de comédiens suédois du milieu du XIX° siècle, emmenés par un mystérieux magnétiseur (fabuleux Max von Sydow probablement dans un de ses tous meilleurs rôles). Au cours d'une nuit d'été orageuse, sous les éclairs zébrant les pièces, les masques tombent et les personnalités se dévoilent. Un monde chaotique et étrange, émerge, bâti par des domestiques en cuisine, des notables au salon, en compagnie des comédiens, sous le regard de Dieu et de forces invisibles et puissantes. Au fil des minutes qui s'égrennent, émerge un constat implacable : si les notables tiennent la société, ce sont les artistes qui détiennent la vérité !
La sympathie de Bergman se dirige vers les gens simples et les jeunes filles souriantes et naïves, et vers les comédiens non intéressés par l'argent mais pas la création artistique. Les puissants de ce récit, soucieux de leur rang social, se font rosser magistralement. Des trucs efficaces de mise en scène seront repris par d'autres (le chapitrage orchestré par des notes d'instrument à corde par exemple dans Delivrance). Le spectateur et les personnages sont égarés par les péripéties (a-t-on affaire à des charlatans ou à des êtres dotés de pouvoirs mirifiques ?). Les images et les aspects sonores sont de toute première qualité mais évidemment la vedette de cette oeuvre est la mise en scène prodigieuse de Bergman, bâtissant un spectacle vivant riche en idées et péripéties, haletant jusqu'à la dernière seconde.
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