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Une merveille bien déguisée...


De Arca1943, le 27 août 2007 à 16:21
Note du film : 5/6

Et pour ajouter à notre bonheur, notons que ces deux films de Yôji Yamada, Le Samouraï du crépuscule et La Servante et le samouraï, sont en fait les deux premiers volets d'une "trilogie du pauvre samouraï" complétée en 2006 par 'Buchi non ishibun' sur lequel j'aimerais bien jeter un oeil. En attendant, on pourrait peut-être lui créer une petite fiche…


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De Arca1943, le 22 juillet 2007 à 22:30
Note du film : 5/6

Ah, quel film. Certes, pour moi qui vient de m'enfiler je ne sais combien de films de sabre de la grande époque, il y a un côté rabat-joie, ou "casseux de party" comme on dit au Québec. Car on fait dans ce Kakushi-ken: oni no tsume de gros, gros efforts – et couronnés de succès – pour nous camper l'époque charnière de l'ère des samouraïs sous l'angle le plus platement réaliste possible. Au fond, nous dit-on en substance, dans la vraie vie, les samouraïs du temps étaient surtout des gratte-papier, des fonctionnaires, quoi, affectés à diverses tâches d'intendance, ils ne tiraient pratiquement jamais leur sabre, et le terrifiant instrument qu'ils trimbalent à leur ceinture est essentiellement un truc symbolique (ce qui n'empêche pas que les gens ordinaires en ont peur). D'ailleurs l'humble samouraï du bas de l'échelle qui est au centre du film n'a jamais tué personne de sa vie : c'est dire. Alors non seulement on est loin des invraisemblables averses d'hémoglobine des années 70, mais même des confrontations plus raréfiées mais ô combien spectaculaires des années 60. Presque jusqu'à la fin, c'est une étude de moeurs, attentive aux détails, aux accessoires, plein de notations instructives sur l'organisation sociale de l'époque.

Sauf que… Eh bien, quand même, il y un trait qui n'a pas changé depuis le bon vieux temps. C'est que notre héros – le plus humble samouraï qu'on puisse imaginer, un homme doux et pacifique comme on aimerait en rencontrer plus souvent – est tout de même réputé dans la région pour sa grande maîtrise du sabre. Ah, tiens donc. Alors, quand le clan décide d'éliminer (en toute discrétion, en espérant qu'on n'en ait pas vent en haut lieu) un samouraï qui s'est mis à faire de la politique du mauvais côté de la clôture et qui, avant de partir pour Edo, était un grand ami de l'humble protagoniste, eh bien devinez sur la pomme de qui la lourde tâche retombe ? Et nous y voilà.

Bref, on aura compris qu'au bout du compte – après qu'on ait négligé aucun effort pour nous faire comprendre qu'au fond, toutes ces histoires de samouraïs sont des légendes très, très exagérées, que dans la vraie vie, il ne se passait presque rien, et ainsi de suite – les sabres finissent par sortir quand même de leur fourreau ! Le combat – car il y en a un seul et il se solde de manière particulièrement fâcheuse – est filmé comme le reste, c'est-à-dire en faisant exprès de ne pas en mettre, de manière aussi minimale, aussi anti-spectaculaire que possible. Certains, ayant à la mémoire les exploits plus flamboyants de Toshirô Mifune ou Tatsuya Nakadai, se sentiront frustrés de ce parti-pris réaliste-minimaliste. Mais d'autres, dont moi, seront au contraire ravis qu'on ait trouvé le moyen de revenir aux sources pour nous pondre à nouveau – l'air de ne pas y toucher – un mémorable film de samouraïs, doublé d'une prenante histoire d'amour.

Et ce qui ne gâche rien, c'est que l'acteur principal, Masatoshi Nagase est tout à fait remarquable en monsieur Tout-le-Monde de l'ère Edo… qui a appris deux ou trois choses avec son maître d'armes.


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