Une somptueuse expérience sensorielle presque divine remplie de symbolismes et de messages secrets comblant les manques méditatifs sur la véritable nature des choses d’un petit point terrestre des années cinquante tristounet, moulé dans l'enferment religieux et l'éthique sévère.

Pénalisant des enfants rêveurs incapables de s’adapter à une sécheresse affective, nuisance quotidienne d’un environnement parental sans saveur ou tout n’est qu'arrivisme, paraitre et servitude.

Une génération montante presque perdue préférant s’enfuir de la contrainte de réussir en se ressourçant en secret au contact d’un espace naturel en opposition avec les limites d'une morale grossière et maladroite.

Ne parvenant qu'à faire douter ou à détruire quelques émanations sensitives libres et spontanées sur le monde tel qu’on l’appréhende.

Profitant des que possible de l’opportunité de réelles interrogations dans une grandiose symphonie visuelle montrant un univers accessible naturel et lumineux ne demandant qu’à être étudié.

L'inlassable traversée du Soleil par Mercure démontre parfaitement la performance et l'adaptation d'un organisme vivant dont l'équilibre ne dépend uniquement que de l'endurance répétitive de ses procédures.

La beauté d'un cosmos calme ou en ébullition ou d'une nature effervescente n'ayant nullement besoin du verset biblique ou de la rareté d'un geste tendre pour se manager au quotidien.

Curieusement, personne ne s'est encore exprimé sur ce site à propos de ce présent film de Terrence Malick. A mon avis, il s'agit d'un des tous meilleurs films de ces vingt dernières années. En tous cas, il est ambitieux ! A comparer, Lars von Trier avec son Melancholia, autre récit cosmographique contemporain fait figure de petit joueur.

The tree of life traite du sens de la vie, du temps et de l'espace via une écriture cinématographique hors-norme. Plans ultra-sophistiqués et images hyper-léchées, mais au service d'un contenu. L’enchaînement des idées, la traduction des idées en images et en sons possèdent un côté démonstratif. Certes, Malick semble en pleine crise de mysticisme, mais son mode de pensée reste assez clair et The tree of life tient en haleine de bout en bout, du début à la fin du récit. La lumière (du soleil) et l'eau semblent être les éléments centraux de la vie décrite par le cinéaste. Déclinées et conjuguées sous les combinaisons possibles, ces éléments conduisent et orientent tout être animé et inanimé, et sont les moteurs de l'univers.

Il fait bon de voir des films américains contemporains à la fois ambitieux et aussi aboutis. Michael Mann, Paul Haggis, et Terrence Malick me semblent être parmi les rares à réussir à hausser le niveau artistique actuellement, outre-atlantique.