Un bon film anglais, subtil et ouaté, comme on les aime, qui laisse un curieux arrière-goût de déception, par sa conclusion banale et sans surprise. Cela vient sans doute d'un point de départ criminel, qui laisse imaginer un développement machiavélique du triangle amoureux, voire une chute façon Les diaboliques. Mais il n'en est rien : "Separate lies" n'est rien d'autre qu'un drame psychologique, intelligemment mené, porté par l'excellent Wilkinson, immense acteur un peu méconnu qui a aligné ces dernières années, un nombre impressionnant de grandes prestations. D'ailleurs, l'a-t-on déjà vu jeune ? A ses côtés, Emily Watson est curieusement distribuée, dans ce rôle de petite bourgeoise mal mariée, et Rupert Everett, défiguré par la chirurgie esthétique refait son éternel numéro de séducteur indifférent. C'est par l'adultère, qu'un époux exigeant et lointain, finit par respecter et admirer sa femme. Le cheminement est un peu tortueux, pas toujours clair, mais il y a des scènes fortes, un bon dialogue, des personnages intéressants (la femme de ménage), d'autres complètement ratés (le flic noir, dénué de personnalité). "Separate lies" maintient la curiosité jusqu'au bout, même si le mot "FIN", laisse une sensation d'inachevé.