Zhang Yimou nous avait offert jusqu'alors une série de grands films chinois des années 80/90 avec notamment des chefs d'oeuvre comme Qiu Ju une femme chinoise, Epouses et concubines ou bien Vivre !.

Avec Happy Times, le réalisateur change de genre et s'essaye à la comédie légère, contemporaine et urbaine. La réussite est totale. Happy Times réussit à atteindre un parfait équilibre entre humour et émotion, grâce notamment à un scénario tout à la fois d'une très grande simplicité et d'une très efficacité dans ses rouages, dans ses évolutions qui font assez penser à la maîtrise d'un Billy Wilder. La mise en scène de Zhang Yimou réussit à être moderne, essentiellement dans son montage et ses cadres, et sait conserver sa poésie et son lyrisme habituel.

Le film est par ailleurs très troublant car tout en étant très chinois dans ses personnages et son univers (le mariage arrangé, la belle-fille abandonnée, le chômage, etc), il est aussi étonnament occidental dans sa plastique et son rythme. On aurait ainsi très bien pu voir le même scénario et la même mise en scène, par exemple, dans le cinéma anglais.

Grande réussite donc, et sans doute le film le plus facile d'accès pour découvrir un des grands réalisateurs contemporains.