La surprise vient de la qualité du film, sans rapport avec sa faible médiatisation lors de sa sortie en salles. Le scénario, la mise en scène, la photographie, l'interprétation, le montage, la musique, les effet sonores sont remarquables. Le soin apporté à chacun de ces éléments, le sens du détail (jusqu'à faire avaler des vers de terre à C Bale) force l'admiration. Les images, souvent frappantes s'enchainent à la perfection dans un récit qui évite les poncifs, joue à la perfection avec les codes du film d'aventures hollywoodien (MGM est le co-producteur). Un récit qui montre ce que peut être une intelligence comportementale -quasi-animale- dans un univers hostile et la confiance énorme qu'il faut avoir en soi et en les autres pour surmonter des épreuves physiques et mentales.

Pas de doute, bien qu'aujourd'hui peu médiatisé, Herzog est bel et bien l'un des grands cinéastes en activité.

Pas grand chose à ajouter au commentaire de Cerises (hem, qu'on dise pas encore que je suis méchant…), à part peut-être que le Batman en question alias Christian Bale est un excellent acteur et prouve une fois de plus sa valeur. Dans la jungle Viet-Kong, moi qui n'aime pourtant pas vraiment les films de guerre, ce Rescue Dawn est une épreuve de survie passionante, physique et mentale, où les captifs murmurent tout au long du film et le virus le plus redoutable est la folie. Les personnages délirent, sont affamés, nerveusement à bout et maigrissent à vue d'oeil, les geoliers comme les prisonniers et le chien miteux qui les accompagne, ce dernier tellement affamé qu'il fait le beau et marche sur ces deux pattes arrière comme vous et moi pour réclamer de la bouffe. La dernière partie peut-être considérée comme une plongée, ou plutôt une noyade dans la jungle et ses mystères…