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Une oeuvre contemplative et amère


De droudrou, le 23 décembre 2014 à 17:59

D'abord Fedora connais pas ! regardé quelques images sur Arte et abandonné aussitôt ! Pas question de regarder un film de Billy Wilder doublé en français !

Boulevard du crépuscule faudra que j'en fasse l'acquisition !

Autrement pour moi Billy Wilder c'est La vie privée de Sherlock Holmes-certains l'aiment chaud-Stalag 17 (ma grande découverte 2014) – 7 ans de réflexion-Avanti obligatoirement en VO autrement niet spéciale première-Irma la douce-la garçonnière- Kiss me stupid qui devrait ressortir dans une édition complétée, des scènes perdues ayant été retrouvées. Et j'aurai encore divers achats à faire !…

Un titre que j'ai découvert cette année mais qui sent vraiment l'adaptation d'une pièce de théâtre, typique du cinéma américain d'une époque un, deux, trois… j'ai aimé moyennement (trop bavard) même si la mise en boîte (sans jeu de mots) est bonne !


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De Impétueux, le 23 décembre 2014 à 16:10
Note du film : 2/6

Je dois avoir un problème avec le cinéma de Billy Wilder, porté aux nues par la critique et le public mais dont le ton ne me satisfait pas complètement, en tout cas ne parvient pas à m'emballer, ce qui est regrettable pour un cinéaste de telle notoriété.

Il est vrai que je n'en suis que modeste connaisseur, n'ayant vu de lui avant Fedora, découvert hier soir sur Arte, qu'Assurance sur la mort, Certains l'aiment chaud, Irma la douce, La vie privée de Sherlock Holmes et Avanti, films qui m'ont donné l'impression que c'est un aimable faiseur, souvent désinvolte, toujours égrillard, en tout cas constamment superficiel et en aucun cas un réalisateur majeur…

Et Boulevard du crépuscule, allez-vous vous récrier ? Et vous aurez raison : Boulevard du crépuscule est un film noir admirable, poignant, bouleversant, étincelant : je n'ai que plus de regret d'avoir vu en Fedora une contrefaçon de ce chef-d’œuvre, une sorte d’auto-parodie qu'un Wilder vieillissant a balancé en croyant (ou ne croyant pas ?) pouvoir retrouver l'inspiration, trente ans après le premier film. Il ne manque même pas la survenue en guest-star de Henry Fonda, comme jadis celles de Cecil B. DeMille ou de Buster Keaton.

J'ai songé aussi à une autre caricature, celle que fait subir un genre tout entier à la vraisemblance, en la grossissant, en la pastichant : j'ai songé au délicieux giallo italien, de Mario Bava, de Dario Argento, à ces films morbides où une lourde réalité est dissimulée par des silences, des crimes, des complicités, tout cela dans de grandes demeures emplies d'ombres où des serviteurs à visages étranges séquestrent d'innocentes héroïnes ou les font passer pour folles. Dans les meilleurs gialli comme dans Fedora, il y a des scènes cruelles, des perspectives baroques, des séquences funéraires, du grandiloquent inutile et faux (là des gardes républicains entourant le cercueil de la prétendue Fedora), des prises de conscience effarées, des coups de théâtre, des révélations, des vieilles femmes paralytiques et défigurées…

De ce point de vue, la découverte par Dutch/Holden, lors de son exploration de la villa, des dizaines de paires de gants blancs et du cahier où, sur des pages et des pages est inscrit I am Fedora est assez typique du genre. Ne manque pas non plus la touche grotesque (ainsi en voyant William Holden muni de jumelles espionner l'île mystérieuse, j'ai fait le rapprochement avec un Paul Préboist qui mâterait de la même façon dans Mon curé chez les nudistes ce qui, on en conviendra aisément, n'est pas tellement valorisant.

Un mot aimable, toutefois pour la qualité du jeu de William Holden qui survole complètement tout le reste de la distribution. Hildegard Knef et José Ferrer brillent d'insignifiance, alors que les rôles vénéneux qu'ils sont censés interpréter aurait dû leur donner de l'allant et de la structure. Et dût mon goût pour la charmante Marthe Keller, trop tôt disparue des premiers plans du cinéma, elle n'est pas du tout convaincante dans son double rôle ; on peut à tout le moins conserver son image dénudée dans son bain qui fait songer à Edwige Feuillère dans Lucrèce Borgia d'Abel Gance

Tout ce qui fonctionnait admirablement dans Boulevard du crépuscule apparaît dans Fedora assez faux et même idiot. C'est toute la distance qui sépare le drame du mélodrame, celui-ci assez fortement mâtiné de Grand Guignol.




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