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"Un scénario en béton" selon Lee Unkrich


De vincentp, le 23 juillet 2010 à 21:03
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Telle est la clé de la réussite selon le réalisateur de Toy story 3, Lee Unkrich.

Le monde de la petite enfance, ses émotions, vues à travers un humour bon-enfant, un esprit burlesque. Une tonalité assez sombre traverse néanmoins cet opus des studios Pixar. Un mélange de sérieux, de gravité et de loufoquerie. Il y est question du temps qui passe, des souvenirs liés à l'enfance, des relations hommes-femmes, parents-enfants ou entre amis, des classes sociales aussi. Des thèmes existentiels abordés via les mésaventures de jouets. Le spectateur adulte ne percevra pas le même film qu'un enfant…

Brillant sur la forme (plans, rythme, occupation de l'espace par les personnages, couleurs), sur le fond aussi (beaucoup d'idées, abordées et recoupées impeccablement via les aventures des différents personnages, inventité extrême des développements s'approchant des conventions d'un récit pour aussitôt les trangresser ou les tourner en dérision). On navigue d'un bout à l 'autre dans le domaine de l'excellence, mais il m'a semblé que par moments on en était au-delà, et que l'on retrouvait la magie des Disney de la grande époque.

Relevons une gestion absolument parfaite des émotions des spectateurs par exemple, avec l'emploi de recettes éternelles des plus belles réussites du cinéma américain (depuis John Ford). Les changements de ton évoquent aussi John Ford (sans parler de l'introduction qui se déroule à Monument Valley). Autre qualité : la distance parfaite des auteurs par rapport aux personnages du récit -vivants et proches de nous par leurs préoccupations-, mais également du système dans lequel ils évoluent. Le tout est présenté avec finesse, exactitude et exactement ce qu'il faut d'impertinence, et de dérision, pour éviter miévrerie ou aspects excessivement laudateurs. Aucune grandiloquence. Le spectateur peut glisser son propre imaginaire, ses idées dans ce récit. J'ai ressenti d'autre part -c'est rare pour ce type de film- une certaine puissance de mise en scène qui m'a rappelé certains films de Richard Fleischer. Il y a aussi cette façon de créer des boucles narratives -et de reprendre des éléments pour les développer et les complèter- comme dans La prisonnière du désert. Au final, une gestion millimétrée -et étonnante- de l'ensemble des ingrédients qui concourrent à la réussite d'une oeuvre cinématographique pour un résultat proche de la perfection.

Je ne vois pas comment on pourra réaliser à l'avenir un film en images de synthèse de meilleure qualité. Il m'a semblé aussi subjectivement qu'il s'agissait-là d'un des meilleurs films américains de ces dernières années, et un exemple à suivre quant à la façon de produire à la fois un film d'auteur et un divertissement commercial.


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