Très divertissant. Wang Yu se débrouille pas si mal dans les scènes dramatiques, aidé il est vrai par l'excellent acteur à voix qui le postsynchronise en mandarin. Que voulez-vous : à pays de dialectes, solutions similaires… La version française est potable, et "ils" – les mystérieux traducteurs français de titres étrangers – se sont pour une fois bien débrouillés : Un seul bras les tua tous, c'est très beau, très évocateur.
Certes, il faut s'habituer aux extérieurs de studio et au jeu quelque peu limité de plusieurs seconds rôles. Mais l'acteur qui joue maître Qi est bien correct et plus encore, l'interprète de la jeune paysanne qui recueille l'infortuné héros. En revanche, ce qui pourrait passer, à des yeux sévères au coeur sec pour de gros coups de pouce de scénaristes doit au contraire être attribué, selon moi, à la célèbre « force du destin », d'autant plus qu'il s'agit d'un destin de légende. Ainsi donc le héros, après avoir eu son bras droit coupé, est recueilli et soigné par une jeune paysanne qui – oh l'heureuse coïncidence – habite seule. Et qui plus est, cette jeune fille a eu un père qui, en mourant, a voulu lui léguer un très précieux livre d'arts martiaux. La mère de la jeune fille a jeté le livre au feu, puis l'en a retiré, poussée par le remords. Il n'en est resté qu'un chapitre et – ah ben, quelle heureuse coïncidence – il s'agit justement d'un chapitre spécial sur le kung fu de la main gauche. Dans un contexte réaliste, tout cela serait franchement un peu fort de café. Mais dans un contexte de type "contes et légendes", ça passe : c'est la force du destin qui a encore frappé, bien sûr ! Ce bout de manuscrit était destiné, c'est évident, à tomber entre les mains du héros.
Les scènes de combat sont très bien faites et ne versent pas dans la fantaisie. L'arme spéciale anti-sabre du Méchant et de ses disciples est une grande idée, exploitée de façon convaincante. L'histoire est assez serrée et on peut même dire qu'il y a une sorte de contrepoint au monde des arts martiaux dans le discours que tient la paysanne. « Notre vie est plus gaie, plus paisible… » Elle demeure incrédule devant les tirades sur l'honneur du combattant, et on lui met de bons arguments en bouche. C'est intéressant.
Bondissant et coloré, voire électrisant dans certaines scènes de sabre, c'est du bon spectacle et m'assure-t-on, un classique du genre. Et produit pour une misère, qui plus est. D'après l'acteur Wang Yu – interviewé dans les bonus – autour de 500 000 dollars de Hong-Kong de 1967. Je ne sais pas combien ça fait en dollars tout court, mais chaque dollar de Hong-Kong est sur l'écran !
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