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Péplum ordinaire et désuet


De verdun, le 5 septembre 2021 à 22:42
Note du film : 2/6

Sorti en 1962, Hercule se déchaîne est un péplum routinier.

L'intrigue ne réserve guère de surprises. Hercule, défenseur de la paix et de la justice, vient dans la ville d'Arpad afin de rendre visite à son ami le roi Lisias. Il apprend en arrivant sur place la mort de ce dernier. La reine Cnidia gouverne désormais le royaume mais c'est son premier ministre, le cruel Menisto, qui tire les ficelles et profite de son statut pour comploter contre la souveraine. Hercule va mettre fin aux exactions de Menisto en échappant aux embûches semées sur sa route et en s'alliant aux rebelles qui veulent renverser le régime.

Même si certains exégètes ont cru déceler dans le scénario, coécrit par Sergio Sollima, un propos de gauche en raison de la sympathie des auteurs pour la plèbe qui récupère au bout du compte le pouvoir qui lui a été confisqué par la tyrannie, on s'ennuie vite à cause de personnages unidimensionnels, d'une narration conventionnelle, d'un dialogue trop abondant et de péripéties attendues. Et, cela va sans dire, la mythologie est bafouée. Les noms grecs et noms romains ont été mélangé dans un joyeux foutoir spatio-temporel: Hercule est ainsi le fils de Zeus…

Malgré un sens de l'humour indéniable, Gianfranco Parolini ne faisait pas partie des meilleurs artisans du cinéma de genre italien. Ici sa réalisation terne ne relève pas le niveau d'ensemble et ne tire qu'un parti médiocre d'une figuration assez conséquente et de décors en carton-pâte plus (les palais) ou moins (les grottes) convaincants. Seule les scènes finales, ainsi la bataille, le combat entre Hercule et Janak (Sergio Ciani) et le départ d'Hercule, possèdent le souffle espéré. L'interprétation est tout aussi monotone. Le culturiste Brad Harris n'est pas le pire des culturistes ayant prêté ses traits à Hercule. Et il parle avec la voix du regretté Bernard Noël.

Ce sont uniquement les détails les plus kitchs ou rigolos qui sont susceptibles de sortir le spectateur de sa torpeur: un combat contre un gorille ridicule (en fait un acteur dans un costume ringard), quelques dialogues pas piqués des hannetons et surtout la présence incongrue de Serge Gainsbourg dans le rôle du méchant de service, pour lequel "seul le pouvoir importe".

Par conséquent, Hercule se déchaîne est un spectacle d'un autre âge à réserver aux fans de "Gainsbarre" ou aux fous de péplums. Les autres passeront leur chemin.

A noter que les producteurs étaient assez pingres car la même équipe technique et le même casting tournaient en même temps que Hercule se déchaîne un autre péplum: Samson contre Hercule.


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