Voici un exercice de style parfaitement réussi. Ce court propose une histoire à la fois simple et cadrée parfaitement pour la durée et le support du court-métrage.

Nous sommes pendant la seconde guerre mondiale. Tous les hommes ou presque sont partis à la guerre et il ne reste au village que les femmes qui attendent des nouvelles de leurs hommes. La seule crainte réside dans les télégrammes qui n'arrivent que pour annoncer la mort de l'un d'eux. Or voici que le facteur arrive, et descend la rue. Deux femmes l'observent, le suspens commence, la crainte, la peur et le sentiment d'injustice grandissent à vue qu'approche le facteur.

On devinera aisément à ce synopsis que le film tient finalement sur une installation : celle des deux femmes d'un côté et du facteur qui progresse de l'autre, avec une chute finale quasiment incontournable dans les courts-métrages.

Il faut reconnaître que la mise en image et le montage du film sont réussis (malgré quelques plans inutiles et purement formels – par exemple celui des pieds de la voisine qui marche). Le rythme est bien tenu durant tout le récit, aidé par une bonne gestion de la lumière et de la musique.

Toutefois, la déception réside dans la gestion des personnages et des dialogues. Ils sont très attendus et souvent surjoués. Le concept du film étant fort, il aurait fallu que ce qui se passe entre les deux femmes soit à la hauteur, voire encore plus fort que tout le système en soi. Ce n'est pas le cas. Il y manque une progression dramatique forte, et surtout qui fasse sens.

Du coup, on finit le film en ayant l'impression d'avoir assister à une sorte de tour de passe passe, visuel et conceptuel, mais nullement à une histoire forte, dans laquelle on aurait ressenti des choses…