"La leçon de piano" éloge du désir et de l’amour physique, découvert sur une terre pluvieuse, déroule dans une partition extrêmement lente, l’éveil d’une sensualité obtenue dans un premier temps de manière presque primaire.
Le site austère et venteux interdit toute approche affectueuse.
La faune imprévisible et décalée n’incite pas au positionnement amoureux, mais plutôt à l’extériorisation de corps préférant éprouver que de se confier.
L’œuvre est difficile, mais valide de manière intensive une conduite amoureuse libre et consentante, prenant le pouvoir sur la rudesse inévitable partenaire d’un site abandonné de toute approche affectueuse et poétique.
La femme privée de gestes tendres, à l’image d’une faune continuellement ballotée par les vents, glisse lentement vers le plaisir physique tout en luttant contre les éléments.
La parole est rare, le geste la remplace dans des attaques désordonnées, mollement parées par des esprits en manque de sensations et d’attouchements, préférant s’abandonner au plaisir corporel.
La solitude glanée dans une union imposée, entrepose et déchaine une accumulation de manques à combler, sans tenir compte d’une éthique n’ayant plus pied en un lieu où chaque pas est validé selon le bon vouloir de la boue.
Avec de telles constatations, un épiderme libéré s’exprime à la place de mots oubliés imprononçables sur une terre délestée de dialectique amoureuse
Un des plus beaux films romantiques de ces dernières années. Jane Campion nous transporte et nous boulverse, aidée en celà par la sublime partition du compagnon habituel de Peter Greenaway, Michael Nyman.
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