Je confirme mon mauvais feeling : Next est un désastre.

Le postulat de départ est tellement tiré par les cheveux, tellement crétin, que rien ne tient la route, et tout devient insupportablement ennuyeux, dès les premières minutes. Quand des terroristes (français, allemands et asiatiques !) menacent L.A., à qui fait-on appel ? A Jack Bauer et au CTU ? Pas du tout : le FBI met toute son énergie à retrouver… un magicien de Las Vegas, capable de voir l'avenir (de deux minutes) ! Logique, non ? Plausible, même. Affublé de la plus horrible moumoute de sa carrière, et il en a eu quelques unes de gratinées, Cage n'a jamais été pire : hagard, la lippe molle, l'oeil de merlan frit, il campe ce "voyant" comme un somnambule. A ses côtés, Julianne Moore retrouve sa tenue de Hannibal, pour jouer une fliquette antipathique avec une aveuglante mauvaise volonté. On peut la comprendre : avoir tourné dans Magnolia, Vanya et Short cuts, et finir par jouer les faire-valoirs là-dedans… Et on reconnaît un très vieux et très arthritique Peter Falk, en garagiste dont on se demande après coup, ce qu'il venait faire dans cette histoire. Seule Jessica Biel habituée aux magiciens, depuis L'illusionniste, apporte un peu de fraîcheur à ce film dénué de la moindre qualité. Et que dire de Tamahori, jadis auteur du magnifique L'âme des guerriers, et qui se prend ici pour un Tony Scott au rabais, dont il n'a même pas l'énergie décomplexée.

Next est un nanar absolu, qui après plusieurs autres échecs semble sonner le glas de la carrière de Julianne Moore, et confirme Nicolas Cage comme le plus mauvais acteur américain, une tête devant Tom Cruise.

Encore un dilemme à venir… Depuis l'excellent L'âme des guerriers et l'intéressant The edge, on attend toujours un miracle de la part de Tamahori, comme on espère d'ailleurs le comeback de Julianne Moore dans un film et un rôle enfin dignes de son talent. Par contre, le nom seul de Nicolas Cage est devenu symbole de navet, d'ennui, voire de catastrophe. Alors, que faire de Next ? Passer au suivant ?