Voilà Robert Redford dans un rôle à la Clint Eastwood d'ancien général viril qui va monter son armée dans un camp de prisonniers. L'emploi est un peu inhabituel, mais l'acteur réussit à amener les nuances, la douceur et la gentillesse qui collent si bien à sa peau. Malheureusement, à part cela, le film n'arrive pas à se détacher d'un après 11 septembre, alors qu'il avait tout pour être un film plus critique et plus dur. Du coup, on ne retrouve finalement qu'un film défendant des idées pas très nouvelles : l'honneur, la fierté et surtout le patriotisme. Les deux dernières minutes du film sur le drapeau américain vont d'ailleurs dans ce sens.

Pourtant, le scénario est en grande partie fin et efficace. L'idée de cette prison à part est particulièrement intéressante car avant d'être prisonniers, ce sont des militaires. Ils ont une morale, des codes de valeur et tout le " travail " de l'ancien général sera de leur rappeler ce qu'ils étaient : des êtres humains fiers et dignes.

L'autre belle idée est le face à face entre le directeur de la prison et l'ancien général. Il y est montré et dit clairement que ce n'est pas une partie de poker qui se joue, mais une partie d'échecs. Et effectivement, c'est bien cela que l'on voit dans la dernière partie du film : ce n'est pas de l'action pour l'action avec force de suspense et de tension, c'est au contraire un plan qui avance doucement mais sûrement, où la surprise et le suspense ont très peu de place.