Après Autant en emporte le vent – et dans une autre catégorie ! -, voici comment Autan en emporte la pluie…

Un groupe de malfrats entend s'emparer du pactole transporté par deux convoyeurs de fond… Avec ce (bref) résumé, on s'attend à un film de distraction convenu. Au final, le film a bien rempli sa fonction. Certes, on y rencontre quelques invraisemblances. Pourtant, il n'est pas dénué d'intérêt pour plusieurs raisons.

D'abord, première originalité, le film se déroule sous une pluie battante (Cf. le vrai titre) pendant les cent minutes de sa durée, et le barrage qui protège la ville de Huntingburg (Indiana), a beau laisser s'écouler le trop-plein d'eau, le déluge qui ne cesse de noyer la ville menace sa résistance. De sorte que les personnages doivent en découdre sur, dans et sous l'eau. Ce qui conduit à des décors (église, cimetière, etc.) , des situations et une action pour le moins insolites.

Ce premier intérêt du film est renforcé par les caractères de personnages qui commencent par s'opposer – car les bons doivent s'opposer aux méchants. Pourtant, habilement, le scénario, après les avoir ainsi nettement caractérisés, les fait évoluer – à l\'inverse de ce qui est attendu – en fonction de péripéties liées à un appât du gain contrarié par la protection assurée par le vigile et les policiers. Le film nous réserve alors son lot de surprises, en même temps que se nuance la situation initiale. Bref, la montée des eaux, qui submerge la ville, noie, parallèlement, les notions de Bien et de Mal, au profit d'une empathie pour les personnages positifs.

L'humour omniprésent (notamment, grâce à la présence récurrente d'un vieux couple contraint de quitter sa demeure pour des raisons de sécurité, ou à celle d'une restauratrice d'art égarée dans ce chaos aquatique) donne de la légèreté à un ensemble interprété par d'excellents acteurs : un Morgan Freeman sobre et charismatique, un Christian Slater excellent en chien fou plutôt sentimental et un Randy Quaid en vrai méchant.