Excellente série, en effet. Il est à espérer qu'elle retrouvera toute sa force et son originalité quelque peu émoussées, me semble-t-il, dans les derniers épisodes…

Produite par Walter Hill, qui a fait ses preuves dans le western (Long riders, Broken trail), Deadwood est une série fascinante de la chaîne HBO, entièrement située dans une ville-champignon née de la ruée vers l'or. Le souci de réalisme est tel, que pour la première fois peut-être, dans le genre, on se dit que oui, cela a dû ressembler à ça, le vieil Ouest : de la boue, des ivrognes analphabètes, des prostituées crasseuses, des cabanes insalubres. Rien à voir avec les mondes créés de toutes pièces par John Ford ou même Sergio Leone ! Seuls Altman avec McCabe, et Eastwood avec Impitoyable, avaient su rendre cette sensation d'authenticité.

Se concentrant sur le personnage du maître de Deadwood, campé par Ian McShane, avec une malveillance rarement vue, la série déjà vieille de quatre saisons, mérite amplement sa place dans l'Histoire du western. L'image qu'elle donne par exemple, d'une légende comme Wild Bill Hickok (Keith Carradine, superbe !) est à la fois terrible, et émouvante.