Dans la lignée des bios de gangsters produits par Corman (Mitraillette Kelly ou "Bloody mama"), ce Capone ressemble à un épisode des Incorruptibles en couleurs, avec un peu de nudité et de sang en plus. Côté scénario, c'est un "digest" rapide de la vie du malfrat, un peu anecdotique, et côté réalisation, le manque de moyens est cruellement ressenti, et les fondus au rouge systématiques entre les séquences sont grossiers. Entouré d'excellents seconds rôles comme Cassavetes (gaspillé dans une scène au début) et Stallone qui compose un intéressant Nitti manipulateur, Gazzara est un curieux choix pour le rôle de Capone. Comédien plutôt cérébral, il se bourre les joues de coton, mais cela ne suffit pas à le rendre crédible dans ce rôle de brute épaisse analphabète et bestiale : il a trop d'ironie et de finesse pour faire l'affaire. Déjà un peu démodé au moment de sa sortie, Capone vaut aujourd'hui le coup d'oeil pour la beauté de Susan Blakely souvent dénudée, et pour le dernier rôle secondaire de Stallone, quelques mois à peine avant Rocky. A part ça, c'est une production Corman dans toute sa pauvreté.