Harold Becker a signé des polars généralement solides et bien faits. Pas des chefs-d'oeuvre ni des films extraordinaires, mais toujours des produits de très bonne facture, très honnêtes. C'est le cas notamment de Sea of Love ou bien encore Malice. Avec L'Intrus, il s'est planté en beauté.

Le scénario est téléphoné du début à la fin, sans aucune surprise ni aucun suspense. Le réalisateur ne sait à aucun moment de quel point de vue raconter le film et choisit jamais le bon personnage pour raconter l'histoire : que ce soit le nouveau mari (personnage intéressant dans la mesure où il ne désire que s'installer et oublier son passé peu glorieux) ou bien le gamin (qui doit vivre avec un tueur alors que celui-ci sait qu'il sait) et le père divorcé (qui se trouve finalement bien loin du lieu de tension de l'histoire). La mise en scène est généralement carrée, bien faite, mais sans inspiration aucune, offrant des images qu'on a vu mille et une fois.

Les comédiens ne se sont pas très investis non plus dans le film, offrant le minimum que l'on peut attendre d'eux. A part peut-être John Travolta qui en fait des tonnes à deux ou trois moments (la scène où il avoue à son fils qu'il le croit frôle le pathétique).

La morale est également limite, tant elle est paranoïaque jouant sur l'idée que l'autre, l'étranger est forcément un bad guy, dangereux pour ma famille…