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Trop riche, trop lourd ?


De spontex, le 10 juillet 2013 à 15:02

Ce n'est pas terminé ! Il faut maintenant voir Alien vs. Predator et Prometheus, qui, sans égaler Alien et Aliens, s'inscrivent finalement bien dans la saga. Oubliez Aliens vs. Predator: Requiem, par contre !


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De Impétueux, le 10 juillet 2013 à 13:41
Note du film : 3/6

Il était temps que ça se termine et je ne suis pas certain que s'il y avait eu un cinquième film, je l'aurais regardé dans la continuité de ses prédécesseurs, les scénarios me semblant de plus en plus foutraques et la sympathie de plus en plus manifeste développée pour les Aliens m’apparaissant comme une manifestation éclatante du Syndrome de Stockholm qui a envahi tout l'Occident (toute l'Europe, en tout cas) et qui est fait d'empathie et de compréhension envers l'ennemi.

Car même Ripley (Sigourney Weaver) qui, durant les trois premiers épisodes avait montré une détermination de fer et ne concevait la résolution de l'horreur que par l'extermination pure et simple des Monstres, finit par leur accorder quelque crédit. Je sais bien que la Ripley que l'on voit dans Alien, la résurrection n'est plus tout à fait la guerrière des débuts, qu'elle a été reconstituée à partir de son ADN, lui-même sans doute mélangé avec la substance étrangère et qu'elle n'est pas complètement humaine. Mais enfin le spectateur st insidieusement conduit aux doucereuses interrogations et aux scrupules existentiels, du type sommes-nous vraiment meilleurs que nos adversaires ? valons-nous mieux qu'eux ? Le ver est déjà dans le fruit. Malgré toutes ses ambiguïtés (ou grâce à elles), j'aime mieux le discours brutal de Starship troopers : je veux bien que notre camp ne soit pas exempt de défauts, mais c'est notre camp.

Au quatrième volume, donc, on sait bien – comme déjà dans le troisième – toutes les roublardises à employer : les spectateurs sont habitués aux codes de la série et il est difficile de les décontenancer, ce qui est tout de même l'exigence minimale d'un film d'épouvante. On fait donc dans la surenchère : le mauvais goût – le général Pérez (Dan Hedaya) qui recueille sur son doigt un morceau de son propre cerveau après avoir été percé par un Alien ; l'humour – la présence du paralysé Vriess (Dominique Pinon), le couteau qui se plante dans sa jambe morte, ses disputes affectueuses avec les autres pirates ; le spectaculaire – la longue séquence sous-marine où les fugitifs, en apnée, échappent presque à leurs poursuivants ; mais aussi l'immonde de la séquence de l'accouchement de la reine, dans le grand cloaque baveux, gluant, fétide où elle trouve ses aises.

Retrouve-t-on la patte de Jean-Pierre Jeunet, le style si particulier du réalisateur de Delicatessen et de La cité des enfants perdus ? Par ci par là sans doute un peu, grâce aux acteurs fétiches (Ron Perlman, Dominique Pinon), mais c'est tellement soumis aux impératifs de production hollywoodiens que la personnalité du cinéaste ne peut que s'effacer… Ça se laisse voir jusqu'au bout, malgré sa longueur, ça tombe dans les pires clichés de la science-fiction pessimiste et de la citation cinéphilique à cent sous (la séquence finale devant un Paris revenu à l'état sauvage et une tour Eiffel démembrée), mais ça n'est pas inférieur, à mon sens à Alien 3 qui montrait déjà de sérieuses limites.

Cela dit, je maintiens que je suis bien content que ce soit terminé. Je commençais à en avoir marre des maxillaires serrés et de l'allure de plus en plus hommasse de Ripley, des traces de bave corrosive sur toutes les grilles, des explosions nucléaires qui anéantissent les vaisseaux spatiaux et des éjections d'Aliens dans le vide intersidéral. (À dire vrai, celle qui intervient dans La résurrection est plutôt originale et bienvenue : ce petit trou qui happe le monstre, l'absorbe, le gobe, en quelque sorte et finit par le disperser dans l'espace, façon puzzle, est réjouissante…).


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